Depuis le 5 septembre 2025, le décret n°2025-894 bouleverse les règles en matière d’armes blanches. Dans le Bas-Rhin comme partout en France, certains couteaux et armes autrefois tolérés basculent dans l’illégalité. Cette évolution touche aussi bien les particuliers que les commerçants strasbourgeois, avec des délais stricts à respecter.

Pour les habitants de Strasbourg et du département, comprendre ces nouvelles catégories devient essentiel pour rester dans la légalité. La préfecture du Bas-Rhin a d’ailleurs multiplié les communications pour accompagner cette transition.

Les couteaux « zombie » désormais interdits

Les couteaux dits « zombie » rejoignent la catégorie A1, celle des armes totalement interdites à l’acquisition et à la détention. Concrètement, il s’agit de couteaux, coutelas et machettes à lame fixe présentant un côté tranchant, une extrémité pointue, un côté dentelé et, en complément, soit plusieurs trous dans la lame, soit plusieurs pointes acérées.

Les « coups de poing américains » postérieurs à 1900 sont également concernés, tout comme les armes mixtes combinant un coup de poing américain avec une autre arme. Pour ces objets, aucune exception : leur commercialisation, acquisition et détention sont désormais prohibées.

La date butoir du 7 décembre 2025 est dépassée. Les particuliers et commerces non autorisés qui détenaient ces armes devaient les remettre à un service de police ou à une unité de gendarmerie avant cette échéance. Passé ce délai, les contrevenants s’exposent à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Couteaux papillon et étoiles de ninja : nouvelle catégorie D

D’autres armes blanches changent aussi de statut. Les couteaux à ouverture manuelle type « papillon » ou « balisong », les couteaux à cran d’arrêt automatique, les armes blanches de jet comme les « étoiles de ninja », et les « coups de poing américains » avec lame antérieurs à 1946 passent en catégorie D a).

Cette classification permet l’achat et la détention libres, mais sous conditions : il faut être majeur pour les acquérir, et leur transport reste interdit sans motif légitime. Les propriétaires doivent les stocker de manière sécurisée, dans un coffre-fort par exemple.

Les commerçants strasbourgeois face à de nouvelles obligations

Pour les armuriers et commerces du Bas-Rhin qui vendent ces armes de catégorie D a), le calendrier est serré. Ils ont jusqu’au 7 mars 2026 pour déposer en préfecture une demande d’autorisation d’ouverture de commerce. La préfecture du Bas-Rhin recommande de déposer cette demande au minimum deux mois avant l’échéance.

Pendant cette période transitoire, ils peuvent continuer leur activité. Mais attention : l’exposition des armes doit se faire dans des vitrines sécurisées dotées d’un système d’alarme sonore ou reliées à un service de télésurveillance.

Autre obligation qui concerne tous les vendeurs d’armes blanches, classées ou non : l’affichage de l’interdiction de vente aux mineurs. Cette affiche doit être apposée au plus tard le 7 mars 2026. Les commerces en ligne sont également concernés par cette mesure.

Port et transport : la règle du motif légitime

Au-delà de l’achat et de la détention, c’est le port et le transport qui posent question au quotidien. La règle est claire : toute arme blanche ne peut être portée ou transportée sans motif légitime. Cette règle s’applique même aux objets du quotidien comme un tournevis, un couteau de cuisine ou un canif.

En cas de contrôle dans les rues de Strasbourg, à la gare ou dans un établissement scolaire, les forces de l’ordre évalueront la situation selon plusieurs critères : la personne (âge, contexte), le lieu, le moment et l’objet lui-même. Un couteau de cuisine transporté après un achat en magasin présente un motif légitime. Le même couteau sans justification dans un quartier festif un soir de week-end n’en présente aucun.

Le port sans motif légitime expose à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Où s’informer dans le Bas-Rhin ?

La préfecture du Bas-Rhin met à disposition tous les documents nécessaires : formulaires de demande d’autorisation, affiches obligatoires, fiches explicatives sur les armes reclassées. Ces ressources sont accessibles sur le site bas-rhin.gouv.fr.

Pour les commerçants strasbourgeois, le service armes de la préfecture accompagne les démarches et répond aux questions spécifiques. L’enjeu est double : garantir la sécurité publique tout en permettant aux professionnels de poursuivre leur activité dans un cadre légal renforcé.