Entre 2022 et 2023, un restaurant du nord de Strasbourg a été le théâtre d’agressions sexuelles répétées. Un commis de cuisine de 54 ans, qui exerçait depuis plus de vingt ans dans l’établissement, a été reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement deux jeunes apprentis mineurs. Ce lundi 1er décembre, le tribunal correctionnel a rendu son verdict : douze mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans.

Des faits graves commis en plein service

Les faits révélés lors du procès dressent un portrait glaçant d’un environnement professionnel devenu toxique. Le premier apprenti a décrit des attouchements répétés pendant les repas du personnel et lors de trajets en voiture. L’agresseur aurait touché les fesses et les cuisses de l’adolescent alors qu’il travaillait dos à lui, profitant de la proximité imposée par le travail en cuisine.

Le second apprenti a déposé plainte pour des faits similaires survenus non seulement dans les cuisines, mais aussi lors de déplacements professionnels en voiture. Selon son témoignage, l’homme aurait caressé sa cuisse dès que le feu passait au rouge, le touchant à plusieurs reprises, toujours en imposant le silence.

Un récidiviste déjà condamné en 2018

Cette affaire est d’autant plus grave que l’homme n’en était pas à son premier acte criminel. En 2018, le tribunal d’Épinal l’avait déjà condamné à treize mois de prison pour atteinte sexuelle sur un mineur de 15 ans, notamment pour une fellation imposée. Malgré cette condamnation antérieure, il a continué à exercer dans la restauration et à encadrer de jeunes apprentis.

Un accusé qui minimise, des victimes qui témoignent

Face au tribunal, le quinquagénaire a reconnu certains actes tout en les minimisant. Interrogé sur ses intentions, il a affirmé ne pas être méchant et vouloir simplement plaisanter avec les apprentis. Une ligne de défense qui n’a pas convaincu la justice, particulièrement face aux témoignages circonstanciés des deux victimes.

Les jeunes apprentis ont décrit un climat de peur et d’impuissance. L’un d’eux a expliqué avoir cessé sa formation à cause du comportement du cuisinier, l’autre a poursuivi son apprentissage malgré les faits, redoutant les conséquences sur son avenir professionnel s’il quittait le restaurant.

Une condamnation qui va au-delà de la prison

Le tribunal a prononcé une peine de douze mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Mais la sanction ne s’arrête pas là. L’homme devra également passer par un suivi psychologique obligatoire et se voit interdire d’exercer toute activité en lien avec des mineurs pendant dix ans.

Cette affaire met en lumière les risques auxquels peuvent être exposés les jeunes en formation professionnelle, particulièrement dans des environnements clos comme les cuisines de restaurant. Elle rappelle l’importance de la vigilance et de l’accompagnement des apprentis, souvent isolés face à des situations d’abus de pouvoir.