Depuis février 2025, un patient strasbourgeois suit un traitement médical pour dépression, conséquence directe de difficultés professionnelles graves. Suivi par un psychologue et sous traitement médicamenteux, il pensait être pris en charge dans la durée par la CPAM du Bas-Rhin. Mais c’était sans compter sur une série de décisions contradictoires qui ont transformé son parcours de soins en véritable cauchemar administratif.
Le 11 septembre 2025, coup de massue : le service médical de la CPAM de Strasbourg lui notifie que son état de santé ne justifie plus un arrêt de travail. Ses indemnités journalières sont suspendues, sans préavis, sans discussion. Pour un patient déjà fragilisé psychologiquement, cette décision brutale marque le début d’une bataille épuisante.
Des délais kafkaïens et une communication impossible
Tenter de joindre la CPAM de Strasbourg relève de l’exploit. Les appels téléphoniques restent souvent sans réponse, et lorsque le contact est établi, les interlocuteurs se montrent peu enclins à apporter des solutions concrètes. Quant aux courriers, ils nécessitent environ dix jours ouvrés rien que pour être ouverts et traités, sans garantie de suivi rapide.
Malgré tout, le patient multiplie les démarches : mails détaillés, appels répétés, courriers recommandés. Il explique sa situation, fournit des justificatifs médicaux, insiste sur la gravité de son état psychologique. Pendant un mois, aucune nouvelle. Puis, le 27 octobre, un revirement : la CPAM lui annonce que la décision du médecin conseil est annulée. Il est finalement reconnu inapte au travail et ses indemnités journalières lui seront versées.

Un nouveau coup dur : la décision est… maintenue
Soulagé, le patient reprend immédiatement contact avec son médecin traitant et son psychologue pour organiser la continuité de ses soins. Il respire enfin. Mais quatre jours plus tard, le 31 octobre, un nouveau courrier de la CPAM de Strasbourg vient tout balayer : la reprise de travail est finalement maintenue. Les indemnités ne seront pas versées.
Pour une personne en détresse psychologique, cet ascenseur émotionnel est dévastateur. Comment comprendre des décisions aussi contradictoires en si peu de temps ? Comment faire confiance à une institution censée accompagner les assurés dans les moments difficiles ?

Des recours engagés face à l’absurdité administrative
Face à cette situation intenable, le patient a décidé de saisir le médiateur de l’Assurance Maladie ainsi que le Défenseur des droits. Ces démarches, bien que légitimes, ajoutent encore des délais et de l’incertitude à un quotidien déjà marqué par l’angoisse et l’épuisement.
Au-delà du cas individuel, cette affaire pose des questions essentielles sur le fonctionnement de la CPAM du Bas-Rhin : les délais de traitement sont-ils compatibles avec l’urgence médicale ? Les décisions contradictoires sont-elles le fruit de dysfonctionnements internes ? Et surtout, quelle place accorde-t-on à l’humain dans ces procédures ?
Une gestion budgétaire au détriment de l’accompagnement ?
Plusieurs témoignages évoquent ces derniers mois un durcissement dans l’attribution des indemnités journalières à Strasbourg et dans le Bas-Rhin. Si la maîtrise des dépenses publiques est un impératif légitime, elle ne peut se faire au prix de décisions arbitraires et de l’abandon des assurés les plus vulnérables.
Pour ce patient, chaque jour sans revenus est un jour de plus dans l’incertitude, un frein à ses soins, une aggravation potentielle de son état de santé. La CPAM de Strasbourg doit impérativement clarifier ses procédures, améliorer sa communication et garantir la cohérence de ses décisions.
