L’adjointe à la ville inclusive de Strasbourg, Floriane Varieras, se retrouve au cœur d’une vive polémique après sa participation à une conférence organisée par le CRIF Alsace et la LICRA avec la journaliste Nora Bussigny. Une présence qui suscite l’indignation du collectif « Strasbourg c’est nous », liste municipale pour 2026, qui dénonce sa participation à un événement qu’il qualifie d’ »islamophobe » et « d’extrême-droite« .

Les accusations du collectif citoyen

Dans un communiqué, « Strasbourg c’est nous » condamne la présence de l’élue écologiste à cette conférence. Le collectif pointe du doigt Nora Bussigny, qu’il décrit comme « proche du collectif Tous résistants » et connue pour ses « infiltrations » dans les milieux décoloniaux et LGBTI. Pour le mouvement citoyen, cette participation s’inscrit dans un contexte sensible : « Alors que l’islamophobie tue en France, que Strasbourg ressort à peine d’une polémique islamophobe visant l’une de nos aînées« , la ville devrait selon eux « se tenir aux côtés des peuples en lutte« .

La défense de Floriane Varieras

Face aux critiques, l’adjointe a publié une longue mise au point sur Facebook. Elle explique s’être rendue à la conférence « sereinement mais avec un esprit d’exigence« , reconnaissant que « beaucoup de détails [l’]ont dérangé » et que « certaines analyses [l’]ont exaspérées« . Floriane Varieras précise ne pas adhérer à la démarche de Nora Bussigny, tout en soulignant l’importance d’exposer « des faits graves qui attestent d’une recrudescence décomplexée de paroles et d’actes antisémites en France« .

L’élue rejette fermement l’accusation d’être une « alliée des fascistes« , rappelant ses prises de position contre la colonisation des territoires palestiniens et les « attaques disproportionnées de l’armée israélienne« . Pour elle, maintenir le dialogue avec toutes les communautés fait partie de sa mission d’adjointe à la ville inclusive : « Je représente l’ensemble des Strasbourgeois et des Strasbourgeoises, je veille au respect des valeurs de la République« .

Entre soutien et critiques

L’adjointe à la maire, Nadia Zourgui, a apporté son soutien à Floriane Varieras, estimant « important d’être partout pour pouvoir répondre et débattre« . Mais la réponse du rabbin de Strasbourg, Mendel Samama, témoigne d’une autre forme de désaccord : il reproche à l’élue de reprendre « l’ensemble des accusations mensongères contre Israël, sans aucun sens de la nuance« .

Un débat sur la posture des élus locaux

Au-delà des positions sur le conflit israélo-palestinien, cette polémique soulève la question de la présence des élus municipaux à des événements controversés. Entre volonté de dialogue et risque de légitimation, la ligne est ténue. Pour « Strasbourg c’est nous », la participation à cette conférence constitue une faute politique majeure. Pour Floriane Varieras, c’est au contraire un exercice démocratique nécessaire dans une ville plurielle.

Cette affaire intervient alors que la campagne pour les municipales de 2026 se dessine déjà à Strasbourg, avec des clivages qui se renforcent au sein même de la gauche locale.