Le 20 octobre 2025, un collectif strasbourgeois a officialisé le lancement de sa liste pour les élections municipales des 15 et 22 mars prochains. Baptisée « Strasbourg c’est nous », cette candidature se revendique comme une alternative populaire et antifasciste face aux enjeux qui traversent la capitale alsacienne.
Un diagnostic social sans concession
Les initiateurs de cette liste dressent un constat critique de la situation strasbourgeoise actuelle. Au cœur de leurs préoccupations : la crise du logement qui pèse sur les ménages modestes, l’inflation qui fragilise les familles populaires, et des politiques d’aménagement urbain accusées d’accélérer la gentrification dans plusieurs quartiers de Strasbourg.
Le collectif pointe également du doigt une transition écologique qui, selon lui, exclurait les classes populaires et aggraverait les inégalités sociales. Une critique qui interroge sur l’équilibre entre ambitions environnementales et justice sociale dans une ville où les deux enjeux se télescopent quotidiennement.
Une ligne antifasciste revendiquée
Face à la montée de l’extrême-droite en France, « Strasbourg c’est nous » place l’antifascisme au centre de son projet municipal. Le mouvement affirme vouloir faire de la mairie « un rempart contre les logiques de domination et d’exclusion », en refusant tout compromis face au racisme, à l’antisémitisme, à l’islamophobie et aux discriminations anti-LGBTQIA+.
Cette posture politique tranche avec les approches plus consensuelles traditionnellement observées dans les campagnes municipales strasbourgeoises. Le collectif assume une rupture idéologique claire, ancrée dans les luttes sociales, féministes, antiracistes et syndicales du territoire.

Un rassemblement des forces de rupture
Si la liste est aujourd’hui officialisée, ses porteurs affirment vouloir « continuer à travailler au rassemblement large des forces de rupture ». Une ouverture qui laisse entrevoir d’éventuels élargissements ou alliances avec d’autres mouvements partageant leur base programmatique : justice sociale, démocratie participative et écologie populaire.
Reste à savoir comment ce positionnement trouvera écho auprès de l’électorat strasbourgeois, dans une ville où les équilibres politiques sont traditionnellement marqués par une forte présence écologiste et un tissu associatif dense. Les prochains mois diront si « Strasbourg c’est nous » parvient à incarner une alternative crédible dans le paysage municipal alsacien.
