Le coup de sifflet final est tombé brutalement pour l’Union Sportive Turcs Bischwiller (USTB). Par arrêté préfectoral du 14 octobre 2025, Jacques Witkowski, préfet du Bas-Rhin, a ordonné la fermeture administrative de l’établissement sportif situé 38 rue de Rohrwiller à Bischwiller pour une durée d’un mois, effective depuis le 15 octobre. Une décision qui prive 147 licenciés, dont 60 mineurs, de leur pratique sportive et de leur lieu de sociabilité.

Des incidents répétés pointés du doigt par la préfecture

La préfecture du Bas-Rhin justifie cette mesure par une accumulation de faits graves survenus depuis le début de la saison 2024/2025. Plusieurs épisodes de violences, insultes et menaces ont été constatés lors de matchs impliquant des joueurs du club, le dernier en date remontant au 5 octobre dernier à Lampertsloch.

Mais ce ne sont pas uniquement les débordements sur le terrain qui ont motivé la fermeture. Le 8 octobre 2025, un contrôle du service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (SDJES) a révélé de multiples manquements à la réglementation, notamment en matière de sécurité incendie dans les locaux du club bischwillerois.

Face à ces « faits graves et répétés, portant atteinte à la santé et à la sécurité« , le préfet a appliqué l’article L.322-5 du code du sport. La réouverture ne pourra intervenir qu’après présentation des garanties réglementaires et validation par une visite des agents du SDJES.

Le club dénonce une sanction « injuste et disproportionnée »

Dans un communiqué publié sur Facebook, l’USTB conteste fermement cette décision qu’elle juge « injuste et disproportionnée« . Le club, qui fête ses 50 ans d’existence, met en avant plusieurs arguments de défense.

Concernant les infrastructures, l’association rappelle que les locaux sont de la responsabilité de la municipalité de Bischwiller et affirme travailler activement avec la mairie pour une mise en conformité rapide. Sur l’incident de Lampertsloch, le club souligne que « l’organisation et la sécurité d’une rencontre extérieure incombent au club recevant » et précise avoir immédiatement exclu le joueur concerné.

L’USTB interroge également l’équité du traitement : « Plusieurs associations, écoles et lycées qui partagent les mêmes locaux font-ils l’objet des mêmes contrôles ? » Le club évoque un possible « deux poids deux mesures« , citant d’autres structures confrontées à des incidents similaires sans sanctions comparables.

Un impact social majeur pour le football local

Au-delà des aspects disciplinaires, c’est tout un pan du tissu sportif local qui se trouve affecté. L’USTB organise régulièrement des tournois pour les jeunes, des plateaux ouverts aux clubs environnants et des actions éducatives autour du respect et de la citoyenneté. Pendant un mois, ces activités sont gelées, privant notamment 60 mineurs de leur pratique sportive et de leur cadre éducatif.

Le club appelle désormais à « une réouverture rapide » et à « un accompagnement pragmatique » pour finaliser la mise aux normes, afin que ses licenciés puissent retrouver les terrains au plus vite. Une affaire qui interroge sur l’équilibre entre sanction administrative et impact social dans le football amateur du Bas-Rhin.