Jeudi 17 octobre 2025, les habitants de La Wantzenau et des communes environnantes recevront un message d’alerte directement sur leur téléphone portable. Pas de panique : il s’agit d’un test du système FR-Alert, le nouveau dispositif national d’alerte à la population, déployé en coordination avec les autorités locales et les sites industriels à risque du Bas-Rhin.

Cette opération s’inscrit dans le cadre du Plan Particulier d’Intervention (PPI) lié à la présence d’installations classées Seveso dans le secteur, notamment le site ARLANXEO Emulsion Rubber implanté à La Wantzenau. L’objectif : vérifier que le système fonctionne parfaitement et sensibiliser la population aux bons réflexes en cas d’incident réel.

FR-Alert, comment ça marche concrètement ?

Le système FR-Alert repose sur une technologie d’alerte géolocalisée qui permet d’informer instantanément toutes les personnes présentes dans une zone de danger. Contrairement aux dispositifs précédents, aucune inscription préalable n’est nécessaire et aucune application à télécharger : votre simple présence dans le périmètre suffit.

Le dispositif combine deux technologies complémentaires. D’abord, la diffusion cellulaire (Cell Broadcast) qui envoie une notification push sur les smartphones 4G et 5G. Ensuite, les SMS géolocalisés, diffusés via les antennes relais locales, couvrent les téléphones 2G, 3G et 4G plus anciens. Résultat : même en mode silencieux ou en veille, votre téléphone émettra un signal sonore distinctif et affichera le message d’alerte.

Le message reçu précise systématiquement la nature du danger ou du test, le périmètre géographique concerné et les consignes de sécurité à suivre : se confiner, s’éloigner, écouter les médias locaux… Dans le cas présent, il s’agira bien évidemment d’un message indiquant qu’il s’agit d’un exercice, sans action particulière à entreprendre.

Pourquoi un test à La Wantzenau ?

La commune de La Wantzenau, située à une dizaine de kilomètres au nord-est de Strasbourg, héberge plusieurs installations industrielles classées pour la protection de l’environnement. Le site ARLANXEO, spécialisé dans la production d’émulsions de caoutchouc, est notamment soumis à la directive Seveso seuil haut, ce qui impose des obligations strictes en matière d’information et d’alerte des populations.

La préfecture du Bas-Rhin, en collaboration avec la mairie de La Wantzenau et les industriels du secteur, organise régulièrement ces exercices pour maintenir la capacité de réaction du territoire face aux risques technologiques. Le test de jeudi permettra de valider la portée du signal, la qualité de réception dans différentes zones et la compréhension des consignes par la population.

Les habitants des communes voisines comme Reichstett, Kilstett, Gambsheim ou encore certains quartiers nord de Strasbourg pourraient également recevoir l’alerte s’ils se trouvent dans le rayon de couverture défini par les autorités.

Qui pilote ce dispositif dans le Bas-Rhin ?

Au niveau national, FR-Alert est piloté par le ministère de l’Intérieur et la Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises. Localement, c’est la préfecture du Bas-Rhin qui coordonne les opérations, en lien étroit avec les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS 67) et les mairies concernées.

Pour ce qui concerne les risques industriels spécifiques, les entreprises classées Seveso comme ARLANXEO disposent également de leurs propres systèmes d’alerte complémentaires. Les riverains peuvent d’ailleurs s’inscrire volontairement sur des listes de diffusion pour recevoir des informations ciblées par SMS, email ou appel téléphonique, dans le respect du règlement général sur la protection des données (RGPD).

Les quatre principaux opérateurs téléphoniques français (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free) participent au déploiement technique du dispositif, garantissant une couverture maximale du territoire.

Quelle conduite adopter jeudi matin ?

Lorsque vous recevrez l’alerte jeudi matin, il n’y aura aucune action particulière à entreprendre puisqu’il s’agit d’un test. Néanmoins, c’est l’occasion idéale pour vous familiariser avec le système et repérer la nature du signal sonore, qui se distingue volontairement des sonneries habituelles.

En cas d’alerte réelle, le message précisera toujours les consignes à suivre. Les plus fréquentes concernent le confinement : fermer portes et fenêtres, couper la ventilation, écouter les médias locaux et ne pas aller chercher ses enfants à l’école (les établissements appliquent leurs propres procédures de mise en sécurité). D’autres situations peuvent nécessiter une évacuation ou simplement une vigilance accrue.

Une fois le danger écarté ou le test terminé, un second message sera diffusé pour indiquer la levée de l’alerte. Les autorités recommandent de ne pas surcharger les lignes d’urgence (17, 18, 112) pendant les tests, sauf en cas de réelle urgence non liée à l’exercice.

Un outil de sécurité civile qui monte en puissance

Déployé progressivement depuis 2022, FR-Alert représente une avancée majeure dans la protection des populations face aux risques majeurs. Inondations, tempêtes, accidents industriels, attentats… : le dispositif peut être activé pour de multiples scénarios, permettant une réactivité bien supérieure aux sirènes traditionnelles ou aux messages radios.

Dans le Bas-Rhin, département marqué par la présence d’industries lourdes, de voies navigables importantes et d’un réseau autoroutier dense, la fiabilité de ces systèmes d’alerte constitue un enjeu de sécurité publique de premier plan. Les tests réguliers, comme celui de jeudi à La Wantzenau, permettent d’affiner le dispositif et de corriger d’éventuels dysfonctionnements avant qu’une situation réelle ne se présente.

Les retours d’expérience seront analysés par les services de l’État et les collectivités pour améliorer en continu la pertinence des messages, la délimitation des zones d’alerte et la coordination entre les différents acteurs.