La bataille pour la mairie de Schiltigheim s’annonce déjà électrique. Alors que Nathalie Jampoc-Bertrand mise sur une large coalition de gauche sans LFI, Schilick l’Insoumise dénonce un « ostracisme politique » et annonce sa propre liste pour mars 2026.
Une rupture politique consommée à Schiltigheim
Le divorce est acté. Nathalie Jampoc-Bertrand, qui brigue un nouveau mandat à la tête de Schiltigheim, a choisi de constituer une coalition rassemblant socialistes, écologistes, communistes, Place publique et diverses associations locales. Une alliance « tous sauf La France Insoumise« , selon les termes employés par Schilick l’Insoumise dans un communiqué particulièrement critique.
Cette décision marque une rupture avec la dynamique du Nouveau Front Populaire qui avait permis de faire barrage au Rassemblement National lors des législatives de 2024. Pour LFI, cette stratégie d’exclusion relève d’une « faute politique majeure » dans une commune où le mouvement revendique 36,26% des voix à la présidentielle de 2022.

Les Insoumis de Schiltigheim dénoncent leur mise à l’écart
« Ignorer la première force politique de la ville est une erreur« , martèlent les Insoumis, qui rappellent leurs scores électoraux récents : 36,26% à la présidentielle 2022 et 20,64% aux européennes 2024. Le mouvement local se positionne comme « le principal rempart contre la progression du Rassemblement National » à Schiltigheim.
En mars dernier, les Insoumis avaient pourtant tendu la main en proposant à Nathalie Jampoc-Bertrand et Danielle Dambach l’organisation d’ateliers participatifs ouverts à tous les Schilikois. L’objectif : élaborer un programme commun sur des sujets cruciaux comme le tracé du Tram Nord, la lutte contre la précarité, la requalification du site Schutzenberger ou encore le décrochage scolaire dans les quartiers populaires.
Un programme de « rupture » pour reconquérir Schiltigheim
Face à ce qu’elle considère comme un refus de dialogue, LFI annonce présenter sa propre liste avec un « véritable projet de rupture« . Au programme : référendum d’initiative citoyenne municipal, régies publiques pour gérer les biens communs, règle verte communale, dispositif « territoires zéro chômeur« , encadrement des loyers, cantines 100% bio gratuites, ou encore création d’un observatoire des discriminations.
« Nous voulons commencer la révolution citoyenne à Schiltigheim« , affirme le mouvement, qui mise sur la participation populaire comme axe central de sa campagne. Une stratégie qui vise à mobiliser les quartiers populaires de la commune, traditionnellement acquis à la gauche radicale.

Vers une triangulaire explosive en mars 2026 ?
Cette scission à gauche rebat les cartes pour les municipales de mars 2026. Avec d’un côté une coalition PS-EELV-PCF-Place Publique menée par la maire sortante, et de l’autre une liste LFI revendiquant sa fidélité au programme du Nouveau Front Populaire, l’échiquier politique schilikois s’annonce particulièrement fragmenté.
Reste à savoir si cette division ne fera pas le jeu du Rassemblement National, dans une commune de l’Eurométropole où les enjeux sociaux et urbains sont particulièrement prégnants. La bataille de Schiltigheim pourrait bien préfigurer les tensions qui traverseront la gauche strasbourgeoise en vue des prochaines échéances électorales.
