Jeudi 25 septembre 2025, à Schiltigheim, Nathalie Jampoc-Bertrand a officialisé sa candidature aux municipales de 2026. Deuxième adjointe chargée de la culture, de la participation citoyenne et de la politique de la ville, l’élue socialiste de 52 ans prend la tête de la liste “Schilick en commun”, soutenue par la maire sortante Danielle Dambach qui ne se représente pas.
Mais dans une commune marquée par les crises sociales, les tensions budgétaires et une contestation persistante des habitants, cette candidature soulève une question clé : peut-il vraiment y avoir du changement avec la même équipe aux commandes ?
Une figure locale entre socialisme et écologie
Enseignante en histoire-géographie, ancienne candidate socialiste aux municipales de 2018 puis alliée aux écologistes, Nathalie Jampoc-Bertrand est aussi vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, en charge du renouvellement urbain et des quartiers prioritaires.
Ses engagements sont connus : démocratie participative, inclusion, culture. Elle incarne une ligne de continuité avec l’actuelle majorité écologiste-socialiste, revendiquant la volonté de préserver “les acquis écologiques et sociaux” du mandat en cours.

Une ville sous tensions
La candidature intervient dans un contexte municipal particulièrement difficile. Ces derniers mois, Schiltigheim a accumulé les crises :
- Charges locatives d’Alsace Habitat jugées insoutenables, entraînant manifestations et colère des habitants.
- Conseils municipaux perturbés par des protestations, révélant une fracture profonde entre mairie et citoyens.
- Projet de piétonnisation de la route de Bischwiller largement contesté par les commerçants et riverains, qui craignent une asphyxie économique.
- Budget municipal fragilisé par un endettement croissant, la hausse des charges de personnel et l’épuisement rapide des aides sociales.
Ces difficultés nourrissent une défiance croissante envers l’exécutif actuel, accusé d’un manque d’écoute et de concertation. Et c’est précisément cette équipe sortante – presque inchangée – que Nathalie Jampoc-Bertrand propose de reconduire.

Le dilemme du “changement dans la continuité”
La nouvelle tête de liste promet de renforcer la concertation et l’apaisement, après un mandat marqué par les crispations. Mais l’argument peine à convaincre certains habitants : comment incarner une rupture quand on est l’une des figures centrales de la majorité sortante ?
La question est d’autant plus vive que l’opposition socialiste prépare une liste concurrente, et que les critiques se multiplient contre une “fin de mandat chaotique” à la mairie de Schiltigheim.

Une campagne décisive
Pour beaucoup, ces municipales ne seront pas seulement un choix de personnes, mais un référendum local sur la gouvernance de la ville.
Schiltigheim a besoin d’apaiser ses tensions, de rétablir la confiance avec ses habitants, et de donner une vision claire pour ses projets structurants (tram, brasserie Schützenberger, centre-ville). Nathalie Jampoc-Bertrand en sera-t-elle capable, malgré son ancrage dans une équipe déjà contestée ? C’est toute l’incertitude qui plane sur cette campagne.
