Ce vendredi 26 septembre dès 4h du matin, les agriculteurs du Bas-Rhin investissent le Marché Gare de Strasbourg. Une dizaine de tracteurs et près de 150 personnes sont attendus pour cette action ciblée qui s’annonce comme un tournant dans la mobilisation agricole alsacienne.

Le Marché Gare dans le viseur des agriculteurs du Bas-Rhin

Dans le Bas-Rhin, le syndicat agricole prévoit un blocage du marché gare de Strasbourg vendredi 26 septembre 2025 à partir de 4h du matin et jusqu’à 9h. Cette action, orchestrée par la FDSEA du Bas-Rhin et les Jeunes Agriculteurs, vise spécifiquement les flux de marchandises alimentaires qui transitent par ce site névralgique de l’approvisionnement strasbourgeois.

L’objectif ? Contrôler la provenance des produits agricoles et dénoncer ce qu’ils appellent la « concurrence déloyale« . La circulation pourrait être impactée dans la matinée aux abords du quartier Gare, secteur déjà sensible aux embouteillages matinaux.

Une colère qui dépasse les frontières alsaciennes

Cette mobilisation strasbourgeoise s’inscrit dans une journée d’action prévue le 26 septembre à l’appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs partout en France. Les agriculteurs du Grand Est rejoignent ainsi un mouvement national qui refuse les « importations aberrantes » et dénonce l’accord UE-Mercosur.

La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a annoncé une journée de mobilisation le vendredi 26 septembre, pour s’opposer aux accords commerciaux internationaux et aux droits de douanes en augmentation. Une stratégie qui marque une évolution par rapport aux précédents blocages massifs, privilégiant cette fois des actions « ciblées ».

Trois raisons qui font exploser la colère agricole

Les agriculteurs alsaciens pointent du doigt trois problématiques majeures qui menacent leur survie économique. D’abord, l’accord UE-Mercosur, perçu comme une menace directe pour l’élevage français face aux importations de viande sud-américaine aux normes moins strictes.

Ensuite, les nouvelles taxes douanières imposées par Donald Trump sur les produits agricoles européens, qui fragilisent les exportations. Enfin, la complexification constante des normes environnementales européennes, alors que les produits importés échappent souvent à ces contraintes.

« Les clauses miroir » sont devenues le mot d’ordre : imposer aux produits importés les mêmes standards que ceux appliqués aux agriculteurs français et européens.

Strasbourg, théâtre d’une mobilisation mesurée mais déterminée

Contrairement aux précédents mouvements qui avaient paralysé l’A35 et la M35 pendant des jours, cette mobilisation vise à alerter le gouvernement sur les menaces commerciales et les urgences agricoles, sans blocages ni débordements. La FNSEA mise sur des actions symboliques mais médiatisées pour faire entendre sa voix.

L’enjeu pour les agriculteurs strasbourgeois est de taille : maintenir leur compétitivité face à une concurrence internationale qu’ils jugent déloyale, tout en préservant leur image auprès d’une opinion publique parfois lassée des blocages routiers.

La matinée du 26 septembre dira si cette nouvelle stratégie de mobilisation « ciblée » trouvera l’écho espéré dans les couloirs du pouvoir, ou si elle annonce un durcissement futur du mouvement agricole en Alsace.