C’est officiel : Ryanair abandonne l’aéroport de Strasbourg-Entzheim à compter de fin octobre 2025. L’annonce, tombée le 30 juillet, a pris de court nombre de voyageurs bas-rhinois habitués aux billets à prix cassés vers Porto ou Agadir. Après Brive et Bergerac, c’est au tour de Strasbourg de voir la compagnie low-cost plier bagage.

Le motif invoqué ? La hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, portée à 7,4 € depuis mars, contre 2,63 € auparavant pour les vols courts ou intra-européens. Une augmentation que Ryanair juge « astronomique », et qui l’aurait poussée à revoir tout son réseau français.


📉 Strasbourg perd 8 vols par semaine… et un levier de compétitivité

Le départ de Ryanair implique la suppression de deux lignes directes :

  • Porto, Portugal
  • Agadir, Maroc
    Chacune opérait deux allers-retours par semaine.

Cela représente 8 vols supprimés chaque semaine, soit un impact direct sur l’accessibilité depuis le Bas-Rhin. En 2024, la compagnie représentait 6% du trafic annuel de Strasbourg-Entzheim, avec plus de 72 000 passagers transportés.


💸 Une stratégie assumée face à la fiscalité française

Pour Ryanair, cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large : réduire de 13% sa capacité en France pour l’hiver 2025, soit 750 000 sièges supprimés et 25 lignes annulées à travers le pays.

La compagnie dénonce une fiscalité trop lourde en France, en comparaison avec d’autres pays européens comme l’Espagne, l’Irlande ou la Pologne, où aucune taxe similaire n’est appliquée. La pression est claire : si le gouvernement ne bouge pas, Ryanair bouge ailleurs.


✈️ Un vide à combler pour l’aéroport de Strasbourg

C’est un coup dur pour Strasbourg-Entzheim, qui avait retrouvé des couleurs ces dernières années, avec 1,2 million de passagers en 2024, et une dynamique positive depuis la reprise post-Covid.

D’autres compagnies comme easyJet ou Volotea semblent déjà se positionner pour occuper le terrain. Plusieurs nouvelles lignes sont à l’étude ou annoncées vers Rome, Istanbul, Lyon ou Héraklion.

Mais pour les voyageurs habitués à Ryanair, le choc est réel : moins d’options, et des prix qui risquent de grimper.


🧭 Un précédent déjà connu à Strasbourg

Ryanair n’en est pas à son premier aller-retour à Strasbourg :

  • Un premier retrait avait eu lieu en 2003.
  • Un retour progressif s’était amorcé en 2013, puis renforcé dès 2019 avec des liaisons vers Londres, Palma ou Bordeaux.

Ce nouveau départ, présenté comme définitif pour l’hiver 2025, risque donc de rouvrir le débat sur l’attractivité aérienne du Grand Est.