À partir de décembre 2025, une résidence artistique de trois ans s’installera au cœur du Neuhof, quartier prioritaire de Strasbourg, pour expérimenter les bienfaits de la culture sur la santé mentale. Cette initiative, portée par la Ville, en partenariat avec la Maison Urbaine de Santé, le Centre socio-culturel et la Médiathèque du Neuhof, ainsi que l’Université de Strasbourg, entend répondre à un enjeu croissant : la souffrance psychique, souvent invisible, dans les territoires les plus fragiles.
L’artiste ou l’équipe sélectionnée aura pour mission de proposer des pratiques créatives participatives, favorisant l’expression, la valorisation de soi et la lutte contre l’isolement. L’action s’inscrit dans la continuité des dispositifs innovants lancés ces dernières années par la Ville — Sport sur ordonnance, Ordonnance verte — et dans l’héritage de Strasbourg Capitale mondiale du livre 2024.

Une action innovante… mais qui interroge certaines priorités locales
Si la démarche est saluée pour son originalité et sa volonté de penser la santé de manière globale, elle n’échappe pas à certaines interrogations. Dans un quartier comme le Neuhof, où les besoins en matière d’emploi ou de logement restent importants, cette orientation culturelle peut sembler secondaire à certains observateurs.
L’initiative soulève ainsi une question de fond : comment s’assurer que ces politiques culturelles bénéficient concrètement aux habitants qui en ont le plus besoin, sans se substituer à d’autres urgences sociales ? L’enjeu sera sans doute de combiner cette approche sensible et artistique avec une réelle proximité de terrain.

📚 La bibliothérapie continue sa progression à Strasbourg
Autre axe structurant de la politique Culture-Santé : les ateliers de bibliothérapie. Portés par des étudiants du diplôme universitaire Lethica (Unistra), ils ont été mis en œuvre avec des enfants de l’école Léonard de Vinci (Elsau) et dans le cadre du dispositif Ordonnance Verte.
Dès janvier 2026, ces ateliers seront étendus à de nouveaux lieux : établissements sociaux, médico-sociaux et culturels. Strasbourg entend ainsi faire de la lecture un outil de mieux-être à part entière, dans la continuité de son engagement en faveur d’une ville plus attentive à la santé mentale.
