Le Parti Communiste Français du Bas-Rhin a officiellement désigné Hülliya Turan comme cheffe de file pour les élections municipales de 2026 à Strasbourg. Militante syndicale, adjointe actuelle à l’éducation et à l’enfance, Turan aura pour mission d’animer le collectif en vue de bâtir une ville « populaire, ouverte et plurielle ». L’annonce, publiée le 2 juillet par le PCF dans un communiqué, s’inscrit dans un appel à un large rassemblement des forces de gauche et écologistes.

Le PCF ambitionne la construction d’un projet démocratique fort, fondé sur la justice sociale, la transition écologique et la participation citoyenne. Parmi les priorités affichées : extension de la gratuité des transports en commun, encadrement des loyers, lutte contre la spéculation immobilière et renforcement des services publics de proximité.


Hülliya Turan : un bilan contrasté à l’Elsau, son quartier de référence

Cheffe de file pour 2026, Hülliya Turan est également l’élue référente du quartier de l’Elsau, un secteur prioritaire à Strasbourg où son action est scrutée.

Côté avancées, plusieurs projets salués localement :

  • ouverture d’une maison de santé permettant l’accès facilité aux soins,
  • installation d’un guichet bancaire de proximité,
  • soutien à l’émergence d’un commerce de première nécessité dans un quartier longtemps délaissé.

Mais ces réalisations positives cohabitent avec des critiques persistantes. En cause notamment, l’implantation d’une machine à seringues, perçue par de nombreux habitants comme une erreur stratégique : souvent hors service, mal comprise, et jugée inadaptée aux priorités du quartier.


Une fracture persistante avec les habitant·es et les acteurs associatifs

Plus largement, le sentiment de distance avec les habitants est régulièrement exprimé. Les acteurs associatifs déplorent un manque d’échange et de concertation sur les projets, ainsi qu’une faible présence de l’élue sur le terrain. Cette fracture s’est accentuée avec la fermeture du Centre socio-culturel de l’Elsau en mars 2025, un événement douloureux pour le quartier.

Malgré la mise en place d’un pilotage inédit avec de nouveaux partenaires (Ligue de l’enseignement, DACIP…), beaucoup d’associations et de familles regrettent le manque d’accompagnement humain et de dialogue lors de cette transition.


Un engagement local qui divise mais interroge

Alors que le PCF voit en Hülliya Turan une figure de rassemblement à gauche, son bilan local suscite débat. Si certains saluent son engagement pour des politiques sociales ambitieuses, d’autres attendent plus de proximité, de co-construction et d’écoute locale, en particulier dans les quartiers populaires.

Son profil, entre expérience institutionnelle et militantisme social, en fait une actrice clé des prochaines échéances municipales. Mais à Strasbourg comme à l’Elsau, c’est la capacité à incarner une démocratie de terrain qui pourrait faire la différence.