L’enquête 2025 du Défenseur des droits, menée sur un échantillon de 5 030 personnes, révèle une réalité inquiétante : 26 % des personnes ont été contrôlées par la police sur les cinq dernières années, contre 16 % en 2016. Mais toutes ne sont pas concernées au même niveau.

Les personnes perçues comme noires, arabes ou maghrébines sont ciblées de manière disproportionnée :

  • 39 % ont été contrôlées, contre 23 % pour les personnes perçues comme blanches.
  • 28 % ont été contrôlées plusieurs fois, soit plus du double que les personnes perçues comme blanches.

Chez les jeunes hommes perçus comme arabes ou noirs, les écarts sont encore plus frappants : 👉 4 fois plus de risque d’être contrôlé.
👉 12 fois plus de risque d’un contrôle “poussé” (fouille, palpation, injonction de partir, conduite au poste).

🚨 Des pratiques jugées discriminatoires

L’analyse met en lumière un traitement différencié selon l’origine perçue, l’âge et le sexe :

  • Les hommes ont 2 fois plus de risque d’être contrôlés que les femmes.
  • Les 18-24 ans sont 50 % plus exposés que les 45-54 ans.
  • Les personnes perçues comme arabes ou noires sont 30 % plus exposées que celles perçues comme blanches.

Lors des contrôles, 19 % des personnes disent avoir été tutoyées, insultées ou brutalisées. Ce chiffre grimpe à 30 % pour les personnes perçues comme arabes ou noires.

Autre fait marquant : plus d’un contrôle sur deux est réalisé sans explication. Une absence de justification qui renforce le sentiment d’arbitraire.

🚫 Refus de plainte : des profils discriminés

L’étude dénonce aussi des refus fréquents de dépôt de plainte ou de main courante (21 % des cas). Là encore, les profils discriminés sont surreprésentés :

  • 37 % pour les personnes en situation de handicap,
  • 33 % pour les personnes portant un signe religieux,
  • 30 % dans les quartiers prioritaires,
  • 28 % pour les personnes perçues comme arabes ou noires.

Ce cumul d’obstacles entrave l’accès à la justice pour les plus vulnérables.

🧰 Des solutions concrètes pour inverser la tendance

Pour Claire Hédon, Défenseure des droits, il est temps d’agir :

« Quand les droits sont respectés, la confiance se renforce. Lorsqu’ils sont remis en cause, elle s’effondre. »

Ses recommandations :

  • Tracer tous les contrôles d’identité.
  • Former les agents à la déontologie.
  • Garantir l’accès aux recours et aux preuves.
  • Renforcer l’accueil en commissariat.
  • Encadrer les pratiques de contrôle avec une doctrine claire.