Le mardi 17 juin 2025, le Tribunal administratif a validé le confinement définitif des déchets enfouis à Stocamine, à Wittelsheim (Haut-Rhin), rejetant ainsi le recours déposé par plusieurs associations, la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) et des riverains. Cette décision marque un tournant majeur dans ce dossier environnemental emblématique, enclenché depuis plus de vingt ans, mais elle suscite de vives inquiétudes chez les élus locaux et les défenseurs de l’environnement.

Le tribunal s’est aligné sur l’avis du rapporteur public, estimant que le déstockage total ou partiel n’était plus réalisable “dans des conditions acceptables de sécurité”. Pourtant, ce dernier avait lui-même admis que tous les critères techniques permettant un déstockage n’avaient pas été pleinement explorés.

Les alternatives ignorées : une frustration politique et citoyenne

Parmi les pistes écartées figure notamment l’utilisation de technologies robotiques, pourtant évoquées dans plusieurs rapports scientifiques récents. En refusant d’envisager ces solutions innovantes, la justice administrative semble acter un “droit au fait accompli”, selon les mots de la députée Sandra Regol et du sénateur Jacques Fernique.

Autre point de crispation : les carences passées dans la gestion du site n’ont pas été jugées pertinentes pour trancher le litige. Cela revient, pour les opposants, à ignorer les doutes persistants sur la nature exacte des déchets enfouis et leur dangerosité à long terme pour la nappe phréatique d’Alsace, l’une des plus vastes d’Europe.

Un appel à la responsabilité politique du gouvernement

Malgré la décision judiciaire, l’État conserve la possibilité de suspendre le processus de confinement définitif. Les parlementaires écologistes appellent le gouvernement à sortir du “déni” et à reconsidérer toutes les options crédibles de déstockage, au nom du principe de précaution et de la responsabilité envers les générations futures.

Cette position est partagée bien au-delà du cercle écologiste : des élus alsaciens issus des Républicains, du MoDem, de l’UDI ainsi que de la CeA expriment également leur inquiétude face aux conséquences irréversibles de cet enfouissement.

Et maintenant ? Une bataille judiciaire et politique encore ouverte

Un ultime recours est envisageable devant la cour d’appel de Nancy. Les parlementaires assurent poursuivre la bataille sur le plan politique, dans une région où la conscience écologique et la préservation des ressources en eau sont des enjeux majeurs.

Le dossier Stocamine continue donc de cristalliser tensions juridiques, préoccupations environnementales et attentes citoyennes dans le Grand Est.