Dans la nuit du 13 au 14 juin 2025, l’Iran a lancé une salve de missiles balistiques contre plusieurs villes israéliennes, dont Ramat Gan, en représailles à une attaque israélienne menée la veille. Baptisée « Operation Rising Lion« , cette opération israélienne ciblait plusieurs sites stratégiques en Iran, notamment les installations nucléaires de Natanz et d’autres infrastructures militaires. Selon des sources internationales, cette frappe préventive visait à freiner l’avancement du programme nucléaire iranien, jugé menaçant par Israël. L’Iran a répliqué par une contre-attaque. À Strasbourg, cette escalade militaire a ravivé le débat sur le gel du jumelage entre la capitale alsacienne et la ville israélienne de Ramat Gan.
Un courrier adressé à la maire de Strasbourg
Le 14 juin, Jean-Philippe Vetter, conseiller municipal (Les Républicains), a adressé une lettre à la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (EELV) pour lui demander deux choses : une prise de parole publique de la Ville en solidarité avec les habitants de Ramat Gan, et la levée immédiate du gel du jumelage entre les deux villes.
Il dénonce une décision « unilatérale« , prise « il y a quelques jours sous la pression de certains groupes radicaux« , sans consultation démocratique ni débat en conseil municipal. Pour lui, Strasbourg doit « porter une voix de paix, de solidarité et de dialogue » à l’international, fidèle à son statut de capitale européenne.

Une décision récente, prise sans débat public
Le gel du jumelage avec Ramat Gan n’est pas ancien. Il aurait été décidé très récemment par l’exécutif municipal, sans annonce officielle ni discussion en conseil. Cette suspension des liens institutionnels et symboliques entre les deux villes fait suite à des mobilisations locales dénonçant la politique israélienne dans les territoires palestiniens.
Pour Jean-Philippe Vetter, cette décision fragilise l’image internationale de Strasbourg et rompt avec l’esprit d’un jumelage établi « comme un pont durable entre les peuples, surtout en période de conflit ».

Une diplomatie municipale sous pression
Depuis plusieurs années, Strasbourg se positionne comme une ville engagée pour la paix, les droits humains et la coopération internationale. Le gel du jumelage avec Ramat Gan s’inscrivait, selon ses soutiens, dans une exigence de cohérence avec ces valeurs. Pour ses opposants, à l’inverse, ce geste affaiblit le dialogue et enferme la ville dans une posture idéologique.
L’appel de Jean-Philippe Vetter relance ainsi un débat local toujours vif : jusqu’où une ville peut-elle – ou doit-elle – intervenir sur la scène internationale, et au nom de quels principes ?
