Il y a 87 ans jour pour jour, le stade de la Meinau à Strasbourg accueillait son unique match de phase finale de Coupe du Monde, un huitième de finale spectaculaire entre le Brésil et la Pologne.
Cette rencontre, conclue sur le score de 6-5 après prolongation en faveur des Brésiliens, reste l’un des matchs les plus prolifiques et inoubliables de l’histoire du tournoi.
Retour sur un moment fondateur pour la Seleção, et marquant pour le public strasbourgeois.

Un affrontement historique au cœur de Strasbourg

Le 5 juin 1938, Strasbourg devient le centre du monde footballistique en accueillant un match inédit entre le Brésil et la Pologne dans le cadre de la Coupe du Monde organisée en France.
La Meinau est choisie comme unique stade d’Alsace pour cette compétition internationale. Devant 13 452 spectateurs, les deux équipes livrent un match d’une intensité rare.

Pour la Pologne, c’est une première participation en phase finale. Le Brésil, quant à lui, entame doucement son chemin vers le statut de géant du football. Le public, composé en partie de travailleurs polonais installés en Alsace, vibre avec chaque action. Le décor est planté pour un affrontement historique.

Une pluie battante et des conditions de jeu difficiles

Le match débute sous un ciel menaçant. Le Brésil prend rapidement l’avantage avec des buts de Leônidas (18e minute), Romeu (25e) et Perácio (44e), contre un penalty de Fryderyk Scherfke (23e) pour la Pologne. À la mi-temps, le score est de 3-1 pour les Sud-Américains.

Mais la météo va tout bouleverser : une pluie torrentielle s’abat sur Strasbourg. Le terrain devient glissant, la balle imprévisible, et la Pologne en profite. Ernest Wilimowski inscrit deux buts (53e et 59e) pour ramener son équipe à 3-3. Perácio redonne l’avantage au Brésil à la 71e, mais Wilimowski frappe encore à la 89e pour égaliser. 4-4 : les prolongations sont inévitables.

Des exploits individuels mémorables

En prolongation, Leônidas, déjà auteur d’un grand match, s’illustre à nouveau avec deux nouveaux buts (93e et 104e minutes). Wilimowski répond une dernière fois à la 118e minute, signant un quadruplé historique – le tout premier dans l’histoire de la Coupe du Monde.

Le Brésil s’impose finalement 6-5, dans un match qui restera gravé dans les annales. C’est encore aujourd’hui le match avec le plus de buts marqués dans un match de la Seleção en phase finale.

La Meinau, témoin d’un moment d’anthologie

Ce 5 juin 1938, le stade de la Meinau devient, l’espace d’un après-midi, le cœur battant de la Coupe du Monde. Ce match restera le seul jamais disputé à Strasbourg en phase finale dans cette compétition mondiale. Pour les passionnés de football et les Strasbourgeois, ce jour symbolise la richesse d’un héritage sportif local souvent méconnu, mais profondément ancré dans l’histoire du football international.