Dans un communiqué diffusé ce jeudi, Emmanuel Fernandes, député La France Insoumise (LFI) de la 2ᵉ circonscription du Bas-Rhin, a réaffirmé son opposition aux Zones à Faibles Émissions (ZFE), un dispositif qu’il qualifie d’« injuste » et « excluant », en réaction à une possible réintroduction de ces zones par le gouvernement.

Le parlementaire rappelle que dès 2019, lors du premier vote sur la mise en place des ZFE, les députés insoumis avaient été les seuls à s’y opposer. Il dénonce une mesure qui, selon lui, « pénalise et culpabilise les plus modestes » en restreignant leur droit à la mobilité, faute de moyens suffisants pour changer de véhicule.

Un moratoire proposé depuis 2022

Pour Emmanuel Fernandes, la responsabilité de la situation actuelle revient au gouvernement, qu’il accuse de n’avoir « ni anticipé, ni garanti » les conditions d’une mise en œuvre équitable. « À l’heure où 15 millions de personnes sont en difficulté pour se déplacer en France », souligne-t-il, « l’État se doit de garantir un droit à la mobilité à toutes et tous ».

Dans une optique d’« écologie populaire qui n’oublie personne », LFI avait proposé dès 2022 un moratoire sur les ZFE, conditionné à un développement massif des transports en commun. Pour le député strasbourgeois, il est urgent de « planifier nos mobilités » et de créer de véritables alternatives à la voiture individuelle.

Des transports publics au cœur de la solution

Rejetant toute approche territoriale « à la carte » qui pourrait aggraver les inégalités, Fernandes défend une politique de transport cohérente à l’échelle nationale, « fondée sur des objectifs clairs et lisibles, garantissant l’égalité sur l’ensemble du territoire ».

Il appelle à un effort massif de financement pour le développement des transports publics accessibles à tous : « C’est le fait de planifier et de financer le développement de transports en commun publics et accessibles à toutes et tous […] qui doit être le point de départ des mesures écologiques et économiques, pour l’amélioration de la qualité de l’air ».

Contexte local : Strasbourg en ligne de mire

Strasbourg fait partie des métropoles concernées par la mise en place d’une ZFE, dont les modalités font débat depuis plusieurs mois. La collectivité européenne d’Alsace (CEA) et l’Eurométropole avaient déjà enclenché une première phase du dispositif, avant que celui-ci ne soit mis en pause en 2023 face à la contestation et aux difficultés de mise en œuvre.

Ce nouveau positionnement national pourrait relancer le débat local sur les modalités de déploiement des ZFE dans la capitale alsacienne.