Ce mercredi 14 mai, une enseignante de l’école Léonard de Vinci, située dans le quartier de l’Elsau, a été convoquée par la direction académique du Bas-Rhin. En cause : son engagement dans l’accueil d’une famille sans-abri hébergée temporairement au sein de l’établissement scolaire par le collectif Elsau Solidaire. Aucune sanction n’a été prononcée à l’issue de l’entretien.
Depuis le 5 mai, une famille à la rue a été installée dans les locaux de l’école, grâce à la mobilisation conjointe de parents d’élèves et d’enseignants réunis au sein du collectif Elsau Solidaire. Un geste de solidarité qui vise à offrir un toit temporaire à des enfants sans solution d’hébergement.
Mais cette initiative citoyenne n’est pas passée inaperçue. L’académie reproche à l’enseignante d’avoir mêlé vie professionnelle et engagement personnel au sein de l’école publique, ce qui a motivé sa convocation pour un entretien de près d’une heure au siège de la direction académique.


Mobilisation devant le rectorat
En parallèle de cette audition, un important mouvement de soutien s’est organisé. Près d’une centaine de personnes — enseignants, parents d’élèves et soutiens associatifs — se sont rassemblées devant les locaux de la direction académique à Strasbourg. Munis de pancartes et de slogans appelant à la solidarité, les manifestants ont exprimé leur indignation et leur soutien à l’enseignante, estimant qu’aucun enfant ne devrait dormir dans la rue.
Sur les réseaux sociaux, les hashtags #pasdenfantsalarue, #untoitcestundroit et #laissezlesgrandirici ont rapidement relayé la mobilisation, témoignant de l’émotion suscitée par cette affaire bien au-delà du quartier concerné.


Une situation révélatrice
Cette affaire met en lumière une réalité préoccupante : la présence croissante d’enfants sans-abri à Strasbourg. De plus en plus d’établissements scolaires et de collectifs citoyens sont confrontés à des situations de grande précarité, face auxquelles ils tentent d’apporter des réponses concrètes, parfois en dehors du cadre institutionnel.
Si aucune sanction n’a été prise à l’encontre de l’enseignante, l’affaire relance le débat sur le rôle de l’école face à l’urgence sociale et sur les limites de l’engagement citoyen au sein des institutions publiques.
