Une cinquantaine de personnes se sont réunies ce vendredi 9 mai 2025 devant l’école Léonard de Vinci, dans le quartier de l’Elsau, pour soutenir une famille géorgienne sans-abri. À l’appel du collectif Elsau Solidaire et du collectif Inter-établissements scolaires, ce rassemblement visait à défendre les droits de cette famille composée de trois adultes et trois enfants, dont deux jeunes champions de lutte.
Leur situation a suscité une vive émotion : l’aîné, âgé de 15 ans, est champion de France de lutte et a décroché une médaille de bronze lors d’un championnat international. Il a été sélectionné par le ministère des Sports pour intégrer le programme Pôle Espoirs. Son frère cadet, 14 ans, a lui aussi obtenu une médaille de bronze au championnat de France. Le plus jeune, 10 ans, pratique également ce sport avec assiduité.

Actuellement, la famille bénéficie d’un hébergement de nuit très précaire au sein de l’école Léonard de Vinci, de 19h à 7h du matin. Le grand-père, lui, a pu être accueilli temporairement en hébergement d’urgence jusqu’à dimanche. Des mères de famille du quartier, membres du collectif Elsau Solidaire, se relaient chaque soir pour apporter des repas.
Sur le terrain, la mobilisation citoyenne est forte, mais l’absence de réponse institutionnelle suscite l’inquiétude. Fleur Laronze, élue au Conseil d’Alsace (CeA) et membre du Parti communiste français, était présente pour marquer son soutien. Aucun représentant de la Ville de Strasbourg n’était en revanche sur place, malgré un communiqué envoyé en début de semaine.

Lors de la prise de parole, un membre du collectif Elsau Solidaire a exprimé sa déception face à l’inaction municipale :
« Nous ne pouvons accepter une telle situation alors qu’en tant que parents et enseignants, nous avons un devoir d’éducation à la solidarité et à l’égalité. On ne peut rester passif lorsqu’on voit, dans nos classes, à côté de nos enfants, des enfants qui dorment dehors. »
Le collectif insiste sur l’urgence d’une solution pérenne et digne pour cette famille, ainsi que pour toutes celles confrontées à la rue : « Un toit, c’est un droit », martèlent les soutiens.
Ce rassemblement s’inscrit dans une série d’initiatives locales de plus en plus fréquentes, portées par des habitants et des enseignants mobilisés face à la précarisation de familles entières, y compris d’enfants scolarisés à Strasbourg.
