Une vingtaine d’associations, de collectifs citoyens et d’établissements scolaires strasbourgeois ont adressé un courrier à la présidente de l’UNICEF France, Adeline Hazan, pour demander la suspension du label « Ville Amie des enfants » attribué à Strasbourg pour le mandat 2020-2026.

Un label remis en question

La demande, officialisée dans un courrier daté du 28 avril 2025, s’appuie sur la situation d’urgence sociale que connaît la capitale alsacienne, où « des dizaines de familles vivent à la rue », selon les signataires. Ces derniers estiment que les enfants de ces familles, « dont la plupart sont scolarisés », voient leurs droits fondamentaux bafoués, notamment le droit au logement, à une vie privée, à la santé et à l’éducation dans de bonnes conditions.

« Strasbourg n’est pas une ‘Ville Amie des enfants’ », affirment clairement les collectifs mobilisés, rappelant que ce label engage la municipalité « pour le bien-être, la non-discrimination, l’éducation, la participation et la sensibilisation aux droits des 0/18 ans ».

Six mois de mobilisations citoyennes

Les signataires évoquent plus de six mois de mobilisations pour alerter sur la situation des familles sans abri et réclamer des solutions de logement. Ces actions, qui vont des rassemblements aux occupations d’établissements scolaires, en passant par des interpellations médiatisées, n’aboutissent selon eux qu’au « cas par cas et uniquement sous l’effet de la pression ».

« Pour chaque famille logée, c’en sont de nouvelles pour lesquelles il faut se mobiliser », déplorent-ils dans leur courrier.

Des demandes précises aux institutions

Outre la suspension symbolique du label, les collectifs demandent à l’UNICEF France de « mettre en œuvre tout ce qui est en son pouvoir pour peser dans la prise en charge et le logement immédiat de ces enfants et de leurs familles ».

Ils revendiquent également depuis plusieurs mois un « plan d’action globale pour lutter contre le sans-abrisme » auprès des pouvoirs publics. Bien que la Ville de Strasbourg ait rejoint ce vœu, selon les signataires, « ce plan ne voit pas le jour ».

Une autre demande spécifique apparaît dans le courrier : l’accès à « une connaissance précise de l’état du parc de logements vacants de ce territoire qui seraient propriété de la Ville, de l’Eurométropole ou encore de la Collectivité européenne d’Alsace », afin que ces biens puissent être « mis temporairement à disposition de ces familles ».

Une large coalition de signataires

Le courrier est signé par plusieurs collectifs issus d’établissements scolaires strasbourgeois (Collège Lezay Marnésia, écoles Saint-Jean, écoles Léonard de Vinci, collège Kléber, école élémentaire Gustave Doré, école maternelle Albert le Grand, école maternelle de la Meinau, école élémentaire Erckmann Chatrian, écoles Langevin, collectif Vauban – Conseil des Quinze, école élémentaire Marguerite Perey, école primaire du Schluthfeld).

Des organisations syndicales et associatives ont également apporté leur soutien à cette démarche : Sud éducation Alsace, le Comité Droit Au Logement du Bas-Rhin, le Comité de Strasbourg du MRAP, D’ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, le Collectif Pas d’enfants à la rue 67, l’UNAAPE Alsace et Solidaires Alsace.