Le député Emmanuel Fernandes interpelle le préfet du Bas-Rhin sur la situation d’une famille géorgienne menacée d’expulsion à Strasbourg. Dans un courrier adressé ce mardi au représentant de l’État, l’élu dénonce des méthodes qu’il juge contraires aux droits de l’enfant.
Le député de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, a adressé ce mardi un courrier au préfet Jacques Witkowski pour protester contre une tentative d’expulsion d’une famille géorgienne résidant à Strasbourg. L’élu s’indigne des conditions dans lesquelles deux enfants mineurs et leur père ont été traités par les forces de l’ordre.
Des enfants réveillés à l’aube
Selon les informations rapportées par le député, les faits se sont déroulés vendredi 2 mai à 6 heures du matin. Des agents de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) et de la Police aux Frontières (PAF) auraient réveillé les deux enfants et leur père, leur laissant « quelques minutes pour préparer leurs affaires« . La famille aurait ensuite été conduite en voiture jusqu’à Paris en vue d’une expulsion vers la Géorgie.
Le député affirme que « l’un des deux enfants a même été menotté assez violemment » durant l’opération. Ce n’est qu’après « plusieurs heures d’attente en plein soleil » que les autorités auraient informé la famille qu’il n’y avait « finalement pas de place dans un avion pour eux« , avant de les reconduire à Strasbourg.

Une famille déjà séparée
Cette tentative d’expulsion intervient dans un contexte particulier puisque, selon le courrier du député, la mère des enfants avait déjà été expulsée vers la Géorgie le 25 février dernier. Emmanuel Fernandes indique avoir déjà fait part de son « indignation face à la séparation d’une mère de ses enfants » lors d’un précédent entretien à la préfecture.
Une demande de sursis
Dans sa lettre, l’élu demande au préfet de « reconsidérer cette décision d’éloignement, au moins le temps que les enfants terminent leur année scolaire« . Il rappelle que « le droit à l’éducation est garanti par les articles 28 et 29 de la Convention internationale des droits de l’enfant« .
Plus largement, Emmanuel Fernandes s’interroge sur « l’urgence d’expulser deux mineurs et leur père, surtout dans des conditions aussi violentes« . Il critique également ce qu’il qualifie de « politique du chiffre » en matière d’immigration, évoquant une « dérive de la politique migratoire« .

Une famille traumatisée
Selon le député, les enfants et leur père vivraient désormais « dans la terreur de se faire interpeller à nouveau, à tout instant, pour être expulsés« . Il dénonce une situation qui, selon lui, porte atteinte aux valeurs républicaines, estimant que « le triptyque républicain : Liberté, Égalité, Fraternité, ne permet pas que soient sacrifiés les droits humains, et en particulier les droits de l’enfant« .
