La prestigieuse institution strasbourgeoise vient d’élire son nouveau président. Le juge français Mattias Guyomar dirige la Cour européenne des droits de l’homme à partir d’aujourd’hui, 30 mai 2025. Un rayonnement renforcé pour Strasbourg, capitale européenne des droits de l’homme.
Un Français succède au Slovène Marko Bošnjak
L’Assemblée plénière de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a élu le 28 avril dernier Mattias Guyomar à sa présidence. Le juge français, qui siège à la Cour depuis juin 2020, a obtenu la majorité des voix face à ses collègues lors de ce scrutin interne. Il succédera au Slovène Marko Bošnjak, dont le mandat s’achève le 30 mai 2025.
Cette élection marque le retour d’un Français à la tête de cette institution clé du Conseil de l’Europe après Jean-Paul Costa, qui avait présidé la Cour de 2007 à 2011. Le mandat présidentiel de Mattias Guyomar sera de trois ans.

Un parcours d’excellence dans la haute fonction publique française
Âgé de 56 ans, Mattias Guyomar est né à Guérande le 21 juillet 1968. Son parcours académique l’a conduit de l’université de Nantes, où il a obtenu une licence de lettres modernes (1986-1989), à Sciences Po Paris (1989-1991), puis à l’École nationale d’administration (promotion 1993-1996).
Sa carrière s’est principalement construite au Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française, où il a exercé successivement comme rapporteur (1996-1999), commissaire du gouvernement (2002, fonction renommée « rapporteur public » en 2009), puis président de chambre (2016-2020).
Mattias Guyomar a rejoint la CEDH le 22 juin 2020, après avoir été élu par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pour représenter la France. En avril 2024, il avait déjà gravi un échelon au sein de l’institution en devenant président de la cinquième section de la Cour, où il traitait notamment d’affaires sensibles concernant les libertés publiques.
Strasbourg confirme son statut de capitale des droits de l’homme
Pour Strasbourg, cette nomination renforce le rayonnement de la ville comme siège de cette juridiction internationale majeure, établie depuis sa création au cœur de l’Alsace. La CEDH, chargée de veiller au respect de la Convention européenne des droits de l’homme signée en 1950, traite les requêtes déposées tant par des particuliers que par des États.
En tant que président, Mattias Guyomar sera désormais chargé de diriger l’institution, d’organiser ses travaux et de la représenter auprès du Conseil de l’Europe et des 46 États membres qui reconnaissent sa juridiction. Il devra maintenir un dialogue constant avec le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe et les ministres de la Justice des pays membres pour garantir le bon fonctionnement de la Cour et l’application de ses arrêts.

Des enjeux majeurs pour la protection des droits fondamentaux en Europe
Cette présidence française intervient dans un contexte où les questions de droits fondamentaux occupent une place centrale dans le débat européen. La nomination de Mattias Guyomar pourrait renforcer l’influence française dans les délibérations de la Cour, notamment sur des sujets comme la liberté d’expression, la protection de la vie privée ou la lutte contre les discriminations.
Les Strasbourgeois pourront suivre les premières décisions prises sous la présidence de Mattias Guyomar dès son entrée en fonction. Cette élection rappelle l’importance de notre ville dans l’architecture institutionnelle européenne, aux côtés du Parlement européen et des autres institutions qui font de Strasbourg un carrefour diplomatique et judiciaire au cœur du continent.
