Quinze jours après sa visite officielle, la députée écologiste Sandra Regol (EELV) dresse un constat alarmant sur la situation de la maison d’arrêt de Strasbourg, située dans le quartier de l’Elsau. Aux côtés du sénateur Jacques Fernique, elle a exercé son droit parlementaire de visite des lieux de privation de liberté, observant une nette aggravation des conditions de détention depuis février 2024.

Aujourd’hui, 770 personnes sont incarcérées pour 430 places théoriquement disponibles, soit un taux d’occupation dramatique de 180 %. Certaines cellules accueillent trois détenus, dont un obligé de dormir sur un matelas posé à même le sol, tandis que les effectifs de personnel n’ont pas augmenté.
Sandra Regol dénonce une politique nationale qui, selon elle, aggravera encore la situation carcérale, notamment avec la proposition de loi sur le narcotrafic portée par Gérald Darmanin et soutenue par Bruno Retailleau. « Les établissements pénitentiaires ne doivent pas devenir des cache-misères des politiques anti-drogues inefficaces », a-t-elle rappelé lors des débats parlementaires.

Au-delà des chiffres, cette visite a permis de mettre en lumière le manque criant de moyens structurels, tant pour les personnels que pour les équipements, avec des répercussions directes sur les détenus. Les échanges avec les personnels médicaux – médecins, infirmiers, psychiatres – ont particulièrement marqué la délégation. Ces professionnels œuvrent au quotidien pour éviter que la privation de liberté ne se transforme en privation de dignité.
