Dans la nuit du 25 au 26 avril 1792, Strasbourg entrait dans l’histoire de France. C’est ici, dans la capitale alsacienne, que Claude Joseph Rouget de Lisle, officier du génie alors en garnison dans la ville, composa le chant qui deviendra l’hymne national : La Marseillaise.

À cette époque, la Révolution française est en pleine effervescence et la guerre contre l’Autriche vient d’être déclarée, le 20 avril 1792. Face à cette situation critique, le maire de Strasbourg, le baron Philippe-Frédéric de Dietrich, souhaite un chant capable d’inspirer courage et ferveur patriotique aux soldats du Rhin. Lors d’un dîner à l’hôtel de ville, le 25 avril au soir, il s’adresse à Rouget de Lisle pour lui confier cette mission.

Touché par l’appel, le capitaine retourne dans sa chambre, située à quelques pas de l’hôtel de ville. Durant cette nuit, il compose un chant qu’il intitule Chant de guerre pour l’armée du Rhin, en l’honneur du maréchal Luckner. Le lendemain matin, il présente les paroles et la musique à Dietrich, qui les lit avec émotion. Selon les récits historiques, une première interprétation privée a lieu dans le salon du maire.

La première exécution publique a lieu quelques jours plus tard, le 29 avril 1792, sur la place d’Armes, aujourd’hui place Broglie, lors d’une revue de troupes. Ce chant, énergique et martial, séduit rapidement les volontaires républicains. Il gagne ensuite Marseille grâce aux fédérés qui le reprennent sur leur route vers Paris. De là, le nom de Marseillaise s’impose.

La Convention en fait l’hymne national le 14 juillet 1795. Il connaîtra ensuite des fortunes diverses selon les régimes, mais reste aujourd’hui un symbole fondamental de la République française.