La tension monte au sein des musées de Strasbourg Eurométropole. Le syndicat CGT des territoriaux tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante des conditions de travail dans les établissements culturels gérés par la collectivité. Après plusieurs mois de mobilisation et de dialogue avec la direction, les inquiétudes restent vives.

Des effectifs en baisse, des équipes à bout

Le constat dressé par la CGT est clair : les effectifs, aussi bien aux caisses qu’en salle, ne sont plus à la hauteur des besoins. Alors que 21 agents sont théoriquement nécessaires pour assurer les fonctions de billetterie, seuls 15 sont actuellement en poste. Une pénurie qui entraîne selon le syndicat une « dégradation des conditions de travail », avec une multiplication des absences et une démotivation croissante.

Même situation du côté du personnel de surveillance dans les salles, où les départs à la retraite et la fin des contrats à durée déterminée aggravent encore la pression sur les équipes en place. La CGT plaide pour des renforts urgents, soit par recrutement, soit en mobilisant l’équipe de renfort existante — une solution que l’administration refuse pour l’instant, selon le syndicat.

Régime indemnitaire : flou et manque de concertation

Autre sujet de crispation : la modification du régime indemnitaire, avec la mise en place d’un nouveau système reposant sur les heures dites « atypiques« , en remplacement du forfait dominical. La CGT déplore qu’aucune réunion préalable ni plénière n’ait été organisée pour expliquer les changements aux agents concernés.

L’information aurait été transmise uniquement via des visites ponctuelles de la responsable des ressources humaines sur certains sites, une démarche jugée insuffisante par le syndicat. À ce jour, la CGT affirme qu’aucune organisation syndicale n’a validé ce nouveau dispositif, faute de garanties sur le maintien du niveau de vie des agents.

Dialogue social sous tension

Pour le syndicat, cette absence de communication nourrit la méfiance et les tensions internes. Il appelle la direction à organiser rapidement des temps d’échange et à répondre aux sollicitations des agents, notamment par mail, afin d’éviter des conflits inutiles.

Interrogée sur les groupes de travail et le diagnostic social POLITEA, la direction aurait répondu que de nouvelles dates seraient bientôt communiquées. Un point d’étape serait prévu dans les semaines à venir.

Hygiène et sécurité : des registres manquants

Dernier point évoqué par la CGT : le manque de Registres d’Hygiène et de Sécurité sur certains sites. La direction des musées s’est engagée, selon le syndicat, à faire un point avec le responsable sécurité.

Le ton se durcit. Pour la CGT, la situation actuelle rappelle celle d’il y a trois ans. Malgré les alertes répétées, peu de choses semblent avoir évolué selon eux. « Il faut du temps, certes, mais là, c’est trop long« , estime le syndicat, qui met en garde : sans réponses rapides sur les effectifs, le régime indemnitaire et les récupérations d’heures pour 2024, un mouvement social pourrait être lancé.