Une décision du gouvernement suscite la colère du corps médical alsacien. En imposant 300 millions d’euros d’économies sur l’imagerie médicale, sans concertation et via l’article 49.3, l’exécutif fait planer un risque sur l’accès aux soins, alertent les professionnels.
La mesure, annoncée dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, provoque une onde de choc dans les cabinets de radiologie et les services hospitaliers. En Alsace, des praticiens affirment avoir commencé à restreindre les examens aux seuls cas jugés les plus urgents. « Cela signifie des diagnostics retardés, donc des prises en charge qui arrivent trop tard », s’inquiète un professionnel de santé du Bas-Rhin.
Une situation déjà tendue sur le terrain
La baisse imposée des tarifs d’imagerie médicale ne fait qu’accentuer les difficultés d’un secteur déjà en tension. À Strasbourg comme ailleurs en région, les radiologues tirent la sonnette d’alarme sur la pénurie de manipulateurs en électroradiologie, ces professionnels indispensables à la réalisation des examens. Cette rareté compromet, selon eux, la continuité des soins, aussi bien à l’hôpital qu’en cabinet libéral.
Face à cette situation, Emmanuel Fernandes, député La France insoumise de la 1ère circonscription du Bas-Rhin, monte au créneau. Dans une déclaration publique, il interpelle directement la ministre de la Santé. Il demande : « Allez-vous revoir ces coupes budgétaires ? » et « Quelles solutions pour soutenir la profession et garantir un accès rapide à un diagnostic de qualité ? »

La santé, enjeu de territoire
Dans une région comme l’Alsace, où les déserts médicaux progressent en périphérie des grandes villes, la qualité et la rapidité du diagnostic sont des enjeux cruciaux. La crainte est grande de voir ces économies se traduire concrètement par des pertes de chances pour les patients, avec des délais d’attente allongés pour passer un scanner, une IRM ou une radiographie.
Dans ce contexte, les professionnels demandent au gouvernement de reconsidérer ses choix budgétaires. « La santé ne peut pas être une variable d’ajustement », martèle Emmanuel Fernandes. Une position partagée par de nombreux acteurs de terrain, qui appellent à une remise à plat des priorités pour garantir un service de santé équitable et efficace.
