Face à l’incertitude concernant l’avenir des Haltes soins addictions, dont l’expérimentation doit se terminer fin 2025, Médecins du monde a engagé une action en justice contre l’État. Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, apporte son soutien à cette démarche et défend le dispositif strasbourgeois ARGOS.
Un recours juridique pour interpeller l’État
L’ONG Médecins du monde, avec le soutien de plusieurs associations, a annoncé lundi 14 avril 2025 avoir engagé une action en justice contre l’État français. Elle dénonce « l’inaction » et « l’obstruction » des autorités concernant l’avenir des Haltes soins addictions, communément appelées « salles de shoot« .
Ces structures, mises en place dans le cadre d’une expérimentation, doivent voir leur statut expérimental prendre fin le 31 décembre 2025. À moins de neuf mois de cette échéance, les associations s’inquiètent de l’absence de visibilité sur la pérennisation de ces dispositifs.

La position de la Ville de Strasbourg
Suite à cette annonce, Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, a exprimé son soutien à l’initiative des associations. Dans une déclaration officielle, elle a souligné l’importance de ces structures : « La lutte contre les addictions est un enjeu de santé publique majeur, c’est pourquoi je partage les inquiétudes des associations et je soutiens pleinement la pérennisation des salles de consommation à moindre risque. »
La maire de Strasbourg a également insisté sur les multiples bénéfices de ces dispositifs : « Elles sont un levier de santé, d’accompagnement social mais aussi de tranquillité publique.«
ARGOS, une spécificité strasbourgeoise
La ville de Strasbourg accueille depuis 2016 la salle ARGOS, gérée par l’association Ithaque. Cette structure présente deux particularités majeures que la maire a tenu à souligner : il s’agit de « la seule salle hors Paris et la seule salle à laquelle est adossée un dispositif d’hébergement.«
Jeanne Barseghian a également mis en avant le consensus politique local autour de ce dispositif : « Notre salle ARGOS […] bénéficie d’un accord politique transpartisan sur notre territoire où le pragmatisme est de mise. »
Des conséquences potentiellement graves
L’éventualité d’une fermeture des Haltes soins addictions à la fin de l’année inquiète fortement les acteurs de terrain. La maire de Strasbourg a explicitement averti qu’une telle décision « serait une négation des apports scientifiquement prouvés et délétère pour les patients, les acteurs engagés et pour tout le territoire. »
L’action en justice engagée par Médecins du monde et soutenue par d’autres associations vise donc à obtenir des garanties de l’État quant à l’avenir de ces structures après le 31 décembre 2025.
Les prochaines semaines seront décisives pour connaître la position définitive du gouvernement sur ce sujet sensible qui touche à la fois aux questions de santé publique et de sécurité.
