STRASBOURG — 16 avril 2025 — Ce matin, alors que les Strasbourgeois traversent la place Kléber un café à la main ou filent au boulot en tram, peu savent qu’un moment historique s’est joué ici même, il y a exactement 80 ans, jour pour jour.
On remonte le temps : 16 avril 1945. La guerre n’est pas encore totalement finie en Europe, mais Strasbourg est libre. Et ce jour-là, c’est le grand retour du drapeau tricolore, brandi fièrement sur les rives du Rhin. À sa tête ? Un nom bien connu des manuels d’histoire : le général Jean de Lattre de Tassigny.
Flashback express : comment on en est arrivés là ?
Strasbourg avait déjà été libérée une première fois quelques mois plus tôt, le 23 novembre 1944, par les troupes du général Leclerc. C’est ce fameux jour où le serment de Koufra est tenu – vous savez, ce vœu fait en 1941 dans le désert libyen de ne déposer les armes que lorsque le drapeau français flotterait à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg. Mission accomplie.
Mais ce n’est pas fini pour autant. En janvier 1945, les Allemands tentent une contre-offensive (opération Nordwind) pour reprendre la ville. Ça chauffe, mais Strasbourg tient bon grâce aux Alliés et à la Première Armée française du général de Lattre.


16 avril 1945 : Strasbourg dit merci à ses libérateurs
Ce jour-là, Jean de Lattre de Tassigny arrive à Strasbourg en grande pompe. Traversée du Rhin à bord d’une vedette, réception par des Alsaciennes en costume traditionnel, fleurs, défilé militaire, applaudissements : une ambiance de fête, mais aussi de soulagement après cinq années de guerre et d’occupation.
L’image est forte : un général français entrant dans une Strasbourg libre, entouré de soldats venus des quatre coins de l’empire colonial, unis sous un même drapeau. C’est la France qui se relève, et c’est ici, en Alsace, que ça se voit.


Et aujourd’hui ?
80 ans plus tard, on se souvient – un peu. Une rue porte son nom, une école aussi. Mais ce moment-là, celui du 16 avril 1945, mérite sans doute qu’on le ressorte un peu plus des archives.
Parce qu’au-delà du folklore militaire, c’est un symbole : celui d’une ville debout, d’un pays qui renaît, et d’une mémoire partagée entre générations. Alors, aujourd’hui, en passant devant la cathédrale ou en traversant le pont de Kehl, ayez une petite pensée pour ceux qui ont marché ici, un 16 avril, en libérateurs.
