Il y a trois ans jour pour jour, le 12 avril 2022, Emmanuel Macron choisissait Strasbourg pour tenir un meeting important entre les deux tours de l’élection présidentielle. À cette occasion, le président-candidat s’était rendu sur la place du Château, face à la majestueuse cathédrale, pour un discours qui allait marquer les esprits.

Une tribune européenne au cœur de Strasbourg

Rassemblant environ 2 000 personnes, cet événement a été marqué par la défense de l’Europe comme rempart face aux crises et aux nationalismes. Emmanuel Macron, entouré de drapeaux français, européens et ukrainiens, avait notamment cité François Mitterrand : « Le nationalisme, c’est la guerre », pour rappeler les dangers du repli sur soi. Il avait ajouté : « L’Europe, c’est ce qui nous protège des crises et de la guerre. »

Les soutiens locaux : Pierre Jakubowicz et Roland Ries

Parmi les soutiens locaux présents, Pierre Jakubowicz, conseiller municipal strasbourgeois et membre du parti Horizons, avait pris la parole pour soutenir Emmanuel Macron. En 2020, Jakubowicz était élu conseiller municipal et a pris la co-présidence du groupe des élus « centristes et progressistes » après la démission d’Alain Fontanel en 2023.

Pierre Jakubowicz / X

L’ancien maire de Strasbourg, Roland Ries, a également pris part à ce meeting, affichant ainsi son soutien à Emmanuel Macron et illustrant l’adhésion de la gauche modérée à sa campagne. En revanche, Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg, avait choisi de ne pas participer à cet événement, optant pour une neutralité tout en appelant à faire barrage à l’extrême droite.

Tensions et interpellations dans la foule

Le meeting a été interrompu à plusieurs reprises par des manifestants. Un groupe de personnes a scandé « Macron rends l’ISF », en référence à la suppression de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF). Ce cri de protestation a trouvé une réponse immédiate de la part du président : « L’ISF, il n’est pas dans ma poche, cela a permis de créer des emplois ! »

Parmi les manifestants, Emmanuel Fernandes, alors militant et futur député, s’était fait particulièrement remarquer portant un t-shirt  » Taxez les riches  » tout en criant « Macron rends l’ISF, ». Accompagné de son groupe de militants, il a été rapidement exfiltré. Ce moment de tension a attiré l’attention sur la question de la justice fiscale, un sujet qui allait continuer de diviser les Français tout au long de la campagne.

Trois ans plus tard : un souvenir contrasté et les échéances municipales

Trois ans après cet événement, le souvenir de ce meeting est toujours vif à Strasbourg. Pour certains, il symbolise l’engagement européen de la ville et son ouverture sur le monde, tandis que pour d’autres, il reste un rappel des tensions politiques internes, en particulier autour des questions fiscales.

À l’approche des prochaines élections municipales prévues pour 2026, cet anniversaire rappelle l’importance des choix politiques locaux et des aspirations des Strasbourgeois. La scène politique de la capitale alsacienne est plus que jamais animée par de nouveaux enjeux, avec notamment l’émergence de personnalités comme Emmanuel Fernandes, aujourd’hui député, qui pourrait bien jouer un rôle majeur lors des prochaines élections municipales.

Les Strasbourgeois se préparent à ces échéances avec la conviction que les débats politiques locaux vont être marqués par des questions de justice fiscale, d’inclusivité et de répartition des ressources publiques, des thèmes déjà au cœur des débats lors de la dernière élection présidentielle.