Le mardi 2 avril 2025, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, accompagnée de plusieurs membres de son équipe municipale, a rencontré les habitants de la Montagne Verte pour un « Café avec la Maire ». Cet événement, placé sous le signe de l’échange informel, a offert aux Strasbourgeois l’opportunité de poser des questions, discuter des projets en cours et aborder des préoccupations locales. Un moment de proximité rare qui permet à la maire de répondre en toute transparence aux questions des habitants.

Un échange sans filtre, au cœur des préoccupations locales

La rencontre s’est déroulée à l’école du Gliesberg. Lors de cette réunion, de nombreux habitants ont évoqué leur quotidien, leurs besoins en matière de services publics et ont également soulevé des questions sur les projets municipaux en cours dans le secteur. Le jumelage de Strasbourg avec la ville israélienne de Ramat Gan a toutefois été au centre d’un échange particulier, suscitant de vives discussions.

Cem Yoldas, membre du collectif « Strasbourg c’est nous« , a pris la parole pour interpeller directement la maire sur cette question. Connu à Strasbourg en tant que membre de la jeune garde, il a fait part de ses préoccupations au sujet de ce jumelage, qu’il considère comme un acte de complicité dans des « crimes de guerre » en raison des liens entre la ville israélienne et les industries d’armement.

Le Collectif « Strasbourg c’est nous » met la pression sur le jumelage

Dans une vidéo partagée sur leur compte Instagram, Yoldas a interpellé la maire : « Mme la Maire, vous n’avez pas répondu à la question sur le jumelage et avez dévié le sujet vers l’aide humanitaire. Nous avons avant tout besoin de positions politiques fermes pour stopper les crimes de guerre de Netanyahou. » Il a ensuite insisté sur le fait que « maintenir le jumelage avec Ramat Gan revient à se rendre complice de l’apartheid et du génocide actuellement en cours ». Ramat Gan, expliquent-ils, est dirigée par un membre du Likoud, un parti politique israélien de droite, et abrite des entreprises produisant des armes utilisées par l’armée israélienne.

Le collectif estime que Strasbourg ne peut plus maintenir ce partenariat avec une ville directement impliquée dans le soutien à Tsahal, l’armée israélienne, et les politiques qu’ils jugent oppressives envers les Palestiniens. Cem Yoldas a réaffirmé la position du collectif : « Strasbourg ne peut plus être complice. »

Une réponse nuancée de la maire de Strasbourg

Face à ces accusations, Jeanne Barseghian a réagi en rappelant qu’elle était ouverte à la discussion concernant le jumelage avec Ramat Gan. Lors de l’échange, elle a exprimé sa volonté de continuer à dialoguer et d’organiser une rencontre afin de faire le point sur cette question sensible. Toutefois, elle n’a pas donné de réponse ferme sur la fin du jumelage, préférant laisser la porte ouverte à un dialogue et une analyse approfondie des enjeux.

La maire a, par ailleurs, souligné l’importance de la coopération humanitaire dans le cadre des relations internationales, un sujet sur lequel elle a insisté en réponse aux préoccupations soulevées par le collectif. Néanmoins, cette position a été jugée insuffisante par Cem Yoldas et le collectif, qui continuent de revendiquer une position plus claire de la municipalité strasbourgeoise sur la fin du jumelage.

Un débat qui dépasse les frontières locales

La question du jumelage entre Strasbourg et Ramat Gan dépasse largement les frontières de la ville. Elle s’inscrit dans un contexte international marqué par les tensions au Proche-Orient et la montée des débats sur les droits de l’homme et la solidarité avec la cause palestinienne. Le collectif « Strasbourg c’est nous » ne cache pas sa volonté de faire pression sur la municipalité pour qu’elle mette un terme à ce partenariat.

De leur côté, les autorités locales semblent jouer une carte de prudence, cherchant à maintenir des liens diplomatiques tout en répondant aux préoccupations de la population strasbourgeoise. La réponse de la maire de Strasbourg reste donc un compromis, et il est probable que le débat continue de faire écho dans les mois à venir.

La suite des événements : un dialogue à suivre de près

La maire de Strasbourg a promis une nouvelle rencontre pour approfondir la discussion sur cette question sensible. Les prochaines étapes pourraient voir des actions concrètes ou, à défaut, une intensification du débat public autour de cette question. Les Strasbourgeois continueront à suivre de près ce dossier qui, au-delà des enjeux locaux, semble symboliser un véritable point de fracture politique.

Dans cette dynamique, le collectif « Strasbourg c’est nous » semble bien décidé à faire entendre sa voix et à influer sur la décision politique à venir, tout en plaçant la dignité humaine au cœur de ses revendications.