Le conseil municipal de Schiltigheim qui s’est tenu le 1er avril 2025 a été marqué par une forte mobilisation des locataires d’Alsace Habitat, venus en nombre pour protester contre des hausses importantes de charges locatives et l’état dégradé de certains logements et parties communes.
Une délégation de locataires en colère
Une importante délégation de locataires du bailleur social Alsace Habitat s’est présentée au conseil municipal pour exprimer leur « désarroi » et leur « colère » face à des « rappels de charges importants » qualifiés de « vertigineux » par certains élus. Ces locataires étaient venus pour interpeller la municipalité sur leur situation, bien que le bailleur social relève principalement de la compétence de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA).
La maire, Danielle Dambach, s’est engagée à « accompagner » les locataires et à « les mettre en relation avec le président de la CEA« , Frédéric Bierry. Elle a publié par la suite un communiqué dans lequel elle affirme avoir été présente à la manifestation organisée avant la séance « pour écouter, avec respect et sérieux, des habitantes et des habitants plongés dans l’angoisse« .
Toutefois, certains membres de l’opposition déplorent que ces habitants soient « repartis frustrés d’un débat dont ce n’était ni le lieu ni le moment« , rappelant que les personnes assistant à un conseil municipal n’ont pas de droit d’intervention durant la séance. Il est également mentionné que sous les précédentes mandatures, « il existait la possibilité pour les habitants d’interpeller le maire en séance du conseil municipal lors d’une interruption de séance« , une pratique qui aurait été supprimée par l’équipe actuelle.

Présentation du budget 2025
Le conseil municipal a également été l’occasion de présenter le budget 2025 de la ville, suscitant plusieurs critiques de l’opposition :
- L’extension du stationnement payant est contestée, qualifiée « d’impôt déguisé » qui devrait rapporter plus de 1,5 million d’euros à la ville.
- L’endettement de la ville est annoncé en progression, devant atteindre 33 millions d’euros d’ici la fin du mandat en 2026, alors que « plusieurs investissements sont reportés après cette date« , ce qui suscite des interrogations de l’opposition.
- Les charges de personnel auraient « explosé en 5 ans« , passant de 17,7 millions d’euros en 2020 à 22,9 millions d’euros prévus pour 2025.
Tram Nord et commerce de proximité
Parmi les autres points abordés lors de ce conseil municipal :
- Une motion concernant « l’avis défavorable sur le projet de tram Nord » a été présentée, mais rejetée par la majorité municipale. Selon l’opposition, la majorité les aurait accusés d’être simplement « l’Union des Contres Tout« .
- Le groupe « Rassemblés pour Schilick » a posé une question orale sur la politique municipale envers le commerce de proximité, évoquant des commerçants « victimes d’attaques » nécessitant un renforcement de leur sécurité, ainsi que les difficultés économiques liées aux « travaux à répétition » qui impacteraient leur chiffre d’affaires.

Des positions divergentes sur la gestion de la crise
Dans son communiqué, la maire Danielle Dambach affirme que la Ville de Schiltigheim, « sans compétence sur le logement social« , tente de répondre aux urgences. Elle indique que le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) a « débloqué des enveloppes exceptionnelles pour aider des locataires en difficulté » en 2024, et que l’enveloppe 2025 serait « déjà mobilisée à plus de la moitié« .
Elle appelle « solennellement » le président de la CEA, Frédéric Bierry, à intervenir, considérant que « la situation est intenable » et que « les locataires d’Alsace Habitat attendent des réponses concrètes« .
La maire accuse également un « élu d’opposition » d’avoir « instrumentalisé » la détresse des habitants et d’avoir « préféré jouer avec les nerfs des habitants plutôt que de contribuer à la recherche de solutions« , qualifiant cette attitude de « mise en scène irresponsable« .
Le conseil municipal s’est ainsi achevé dans un climat tendu, reflétant les préoccupations des habitants concernant tant la gestion du logement social que les orientations budgétaires de la ville pour 2025.
