L’Alsace se positionne comme un acteur clé de l’indépendance européenne en matière de lithium grâce au projet Alsace Géothermie Lithium (Ageli). Ce partenariat entre Électricité de Strasbourg (ÉS) et le groupe minier Eramet vise à extraire du lithium directement des eaux géothermales locales, offrant une alternative durable aux importations.

Un sous-sol alsacien riche en lithium

Les eaux géothermales du nord de l’Alsace contiennent environ 180 mg de lithium par litre. Des essais réalisés sur les centrales de Soultz-sous-Forêts et Rittershoffen ont confirmé la faisabilité de cette extraction, combinant production d’énergie renouvelable et lithium bas carbone, directement utilisable pour la fabrication de batteries.

En janvier 2023, ÉS et Eramet ont signé un protocole d’accord exclusif pour lancer le projet Ageli. Ce dernier repose sur le savoir-faire d’ÉS en géothermie haute température et sur un procédé innovant d’extraction directe du lithium développé par Eramet, déjà testé en Argentine.

Objectifs ambitieux pour 2030

D’ici 2030, Ageli vise à produire au moins 10 000 tonnes de carbonate de lithium par an, couvrant ainsi 10 à 15 % des besoins de l’industrie automobile française. Cette quantité permettrait de fabriquer environ 250 000 batteries de véhicules électriques par an, renforçant la souveraineté industrielle française et européenne.

Conscient des enjeux, la Région Grand Est soutient le projet Ageli à hauteur de 1 million d’euros, démontrant ainsi son engagement en faveur du développement économique et de la transition énergétique en Alsace.

Prochaines étapes et perspectives

En décembre 2023, une unité pilote d’extraction directe du lithium a été inaugurée sur la centrale de Rittershoffen pour une phase de test de six mois. Cette étape vise à confirmer l’efficacité du procédé avant une décision finale d’investissement attendue en 2026. L’objectif : une production industrielle à grande échelle avant la fin de la décennie.

Le projet Ageli marque une avancée majeure pour l’Europe, combinant innovation technologique, exploitation durable des ressources locales et souveraineté industrielle. L’Alsace pourrait ainsi devenir un acteur clé de la production de lithium en Europe, tout en réduisant notre dépendance aux importations.