Les élections législatives de 2024 ont marqué une victoire importante pour la gauche à Strasbourg, avec l’élection de trois députés issus du Nouveau Front Populaire (NFP). Pourtant, quelques mois après leur prise de fonction, des doutes émergent quant à leur engagement et leur efficacité. Entre choix politiques contestés et absence perçue sur le terrain, de nombreux Strasbourgeois s’interrogent sur l’impact réel de leurs représentants.

Thierry Sother : un virage politique qui divise

Élu député de la 3ᵉ circonscription (Strasbourg Nord) avec 43,27 % des voix, Thierry Sother (Parti socialiste) a réussi à faire basculer une circonscription historiquement ancrée à droite.

Mais son début de mandat a rapidement suscité des critiques. En janvier 2025, en ne votant pas la motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou, Sother s’est attiré la colère de certains électeurs qui attendaient de lui une opposition claire. Sa décision, alignée sur la ligne du PS, était motivée par des concessions budgétaires obtenues sur l’éducation et la santé. Mais pour une partie des électeurs, cela a été perçu comme une trahison des engagements pris pendant la campagne.

Le député a également été vivement interpellé sur les réseaux sociaux, notamment par Frédéric qui a dénoncé son manque de fermeté sur les coupes budgétaires dans la santé :
« Quatre milliards de moins pour la santé. Vous êtes complice. Au même titre que le RN. »

Sandra Regol : une députée trop absente sur le terrain ?

Réélue dans la 1ʳᵉ circonscription (Strasbourg Centre) avec 58,81 % des voix, Sandra Regol, membre des Écologistes, est une figure médiatique de la politique française. Connue pour ses interventions percutantes et sa forte présence sur les réseaux sociaux.

Toutefois, localement, son action peine à convaincre. De nombreux Strasbourgeois regrettent son absence sur le terrain et jugent qu’elle privilégie les débats nationaux au détriment des préoccupations locales. Adrien, un habitant de la ville, résume ce sentiment :
« Il ne faut pas lui en vouloir. Sandra Regol, c’est la députée que personne ne voit jamais sur le terrain à Strasbourg mais qui passe son temps ailleurs en France à donner des leçons à des territoires qu’elle ne connaît pas. »

Emmanuel Fernandes : un engagement réel, mais un soutien en demi-teinte

Député de la 2ᵉ circonscription (Strasbourg Sud), Emmanuel Fernandes (La France Insoumise) a été réélu avec 48,79 % des voix. Contrairement à ses collègues, il est perçu comme un député actif sur le terrain. En novembre 2024, il a notamment apporté son soutien aux associations luttant contre la précarité à Strasbourg, mettant en avant l’urgence d’un meilleur accès au logement et à l’aide alimentaire.

Cependant, son engagement ne suffit pas à convaincre tout le monde. Son appartenance à La France Insoumise lui vaut des critiques régulières. Fabrice, un internaute, l’a interpellé avec virulence sur les positions de son parti :
« Vous salissez tout. Non seulement vous êtes des imposteurs puisque LFI défend des députés et ex-députés qui ont frappé des femmes. »

Une gauche strasbourgeoise en quête de crédibilité

L’élection des trois députés du NFP à Strasbourg avait suscité beaucoup d’attentes. Mais après plusieurs mois de mandat, les espoirs se heurtent à des réalités politiques plus complexes. Entre accusations de compromissions, absence sur le terrain et critiques sur leur engagement, ces élus doivent désormais convaincre qu’ils restent fidèles aux promesses qui les ont portés au pouvoir.

Dans une ville où les électeurs attendent des actions concrètes pour améliorer leur quotidien, la gauche strasbourgeoise joue une partie délicate : maintenir une présence nationale forte tout en répondant aux préoccupations locales. Le défi est immense, et les Strasbourgeois, eux, restent attentifs.