La protection fonctionnelle accordée à Sophie Dupressoir ravive le débat sur la sécurité des élus locaux

Une vive polémique secoue la scène politique strasbourgeoise suite à une manifestation organisée devant le domicile de Sophie Dupressoir, élue référente du secteur avenue des Vosges-Contades-Tribunal. L’incident, dénoncé par l’adjointe au maire Nadia Zourgui sur les réseaux sociaux, a conduit la municipalité à accorder une protection fonctionnelle à l’élue concernée.

Des collectifs d’habitants pointés du doigt

Selon les informations partagées par Nadia Zourgui, deux collectifs du secteur où Sophie Dupressoir est élue référente ont appelé à manifester devant son domicile privé. Cette action s’inscrirait dans un contexte de tensions préexistantes, marquées par « plusieurs épisodes émaillés de menaces et d’intimidations« , selon l’adjointe au maire.

L’un des collectifs serait « porté par un responsable politique« , précise Mme Zourgui, qui dénonce particulièrement la diffusion de tracts mentionnant l’adresse personnelle de l’élue. Cette pratique est jugée « anormale » par l’adjointe, qui rappelle que si l’opposition démocratique aux projets municipaux est légitime, le ciblage du domicile privé d’un élu franchit une ligne rouge.

La présence d’élus de l’opposition mise en cause

La controverse s’est intensifiée avec la révélation de la présence d’élus de l’opposition municipale lors de ce rassemblement. Nadia Zourgui cite nommément Pierre Jakubowicz et Rebecca Breitman, qualifiant leur comportement d‘ »inadmissible et indigne d’élus de la République« .

Face à la situation, l’adjointe affirme avoir sollicité en urgence l’intervention du Directeur interdépartemental de la Police Nationale pour sécuriser les lieux et maintenir les manifestants à distance du domicile de sa collègue.

Un contexte national de violence envers les élus

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de montée des tensions à l’égard des représentants politiques locaux. Nadia Zourgui rappelle l’expérience de l’ancien maire Roland Ries, dont le domicile puis la résidence secondaire avaient été ciblés par des manifestants.

Elle évoque également la situation nationale, faisant référence aux nombreux cas d’agressions physiques, de dégradations de biens et même d’incendies criminels visant des élus, qui ont conduit certains d’entre eux à démissionner de leurs fonctions.

Des réactions contrastées

La publication de Nadia Zourgui a suscité diverses réactions. Guy Hertott a exprimé son « soutien total à Sophie Dupressoir« , tandis que Yazid Knibiehly a accusé l’adjointe de tomber « dans la fake news façon Trump« , sans préciser quels éléments il contestait dans son récit.

De son côté, Floriane Varieras a souligné ce qu’elle perçoit comme un double standard, suggérant que si une telle manifestation avait été organisée par « un autre groupe social« , la réaction de la classe politique aurait été plus unanime dans sa condamnation.

La municipalité maintient sa position

Face à ces tensions, Nadia Zourgui a réaffirmé la détermination de l’équipe municipale : « Nous ne cèderons pas face aux menaces, ni à la violence. » Elle conclut en s’adressant directement à Nicolas Matt, en déclarant que « rien ne justifie, ni n’excuse la violence contre des élus de la République« .

La protection fonctionnelle accordée à Sophie Dupressoir permettra à l’élue de bénéficier d’une assistance juridique et d’une prise en charge par la collectivité des frais liés à d’éventuelles poursuites ou mesures de protection.