Le 14 février 2025, le tribunal judiciaire de Paris a condamné plusieurs membres d’un groupuscule néonazi pour association de malfaiteurs terroriste. Parmi eux, des Alsaciens impliqués dans un projet d’attentat visant une loge maçonnique à Thionville, en Moselle. Ce dossier met en lumière la radicalisation de certains militants d’extrême droite, ainsi que les dangers que représentent ces mouvances sur le territoire.

Un groupe néonazi sous surveillance

Les accusés faisaient partie d’une organisation appelée « Honneur et Nation« , un groupe néonazi prônant la suprématie blanche, l’antisémitisme et la lutte contre les institutions républicaines. L’enquête a révélé que plusieurs membres avaient des liens avec le Rassemblement National (anciennement Front National), ayant même été candidats lors des élections municipales de 2014 en Alsace.

Ce projet terroriste, baptisé « Projet Alsace » par ses instigateurs, visait une loge maçonnique à Thionville. Pour eux, les francs-maçons incarnaient une supposée menace contre la « tradition nationale« . Les forces de l’ordre ont découvert que le groupe échangeait sur des messageries cryptées, organisait des réunions physiques et tentait de se procurer des armes pour mener à bien leur projet.

Une enquête qui a permis d’éviter le pire

L’alerte a été donnée en 2022, lorsqu’un membre du groupe a été repéré pour ses activités extrémistes. La surveillance mise en place par les services de renseignement a rapidement permis de confirmer qu’un attentat était en préparation. Plusieurs perquisitions ont alors été menées, mettant au jour du matériel de propagande néonazie, des documents détaillant leurs intentions et des échanges révélant leur volonté de passer à l’acte.

L’enquête a démontré que les principaux accusés avaient une fascination pour les régimes totalitaires du XXe siècle, accumulant chez eux des drapeaux, des ouvrages et des objets glorifiant l’idéologie nazie. Certains tentaient de minimiser leur implication en évoquant des discussions sous l’effet de l’alcool ou des « blagues », mais les juges ont retenu la gravité des faits.

Des condamnations de plusieurs années de prison

Les peines prononcées varient selon le niveau d’implication de chaque accusé. Les figures les plus actives dans la préparation de l’attentat ont écopé de cinq ans de prison, dont plusieurs mois ferme. D’autres, moins impliqués dans l’organisation concrète du projet, ont été condamnés à des peines avec sursis ou des obligations de contrôle judiciaire strict.

Dans le cas des principaux instigateurs, la justice a opté pour des peines aménagées sous surveillance électronique, ce qui signifie qu’ils purgeront leur peine à domicile avec des restrictions strictes de déplacement.

Un signal d’alerte pour l’Alsace et la France

L’Alsace, avec son histoire complexe et sa proximité avec l’Allemagne, a vu émerger ces dernières années plusieurs petits groupes identitaires et néonazis, alimentés par des discours complotistes et une radicalisation en ligne.

Les autorités rappellent qu’une vigilance accrue est nécessaire pour prévenir ces dérives, et que la lutte contre les idéologies extrémistes, qu’elles viennent de l’ultradroite ou d’autres courants, reste une priorité pour la sécurité nationale.