Depuis plusieurs jours, une affaire secoue l’Université de Strasbourg : des membres du syndicat étudiant UNI sont accusés d’avoir diffusé un jeu de cartes contenant des représentations antisémites, racistes, islamophobes et sexistes. Une autre polémique est venue s’ajouter avec la diffusion d’une vidéo montrant un étudiant effectuant un salut nazi. Ces faits ont provoqué une vague d’indignation, notamment de la part de la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, qui a fermement condamné ces actes. Elle a été rejointe dans cette condamnation par la députée écologiste Sandra Regol et le député LFI Emmanuel Fernandes, dénonçant à leur tour des pratiques inadmissibles dans une université.
Mais si la majorité des acteurs politiques locaux se sont indignés face à ces comportements, une partie de la droite et de l’extrême droite strasbourgeoise a choisi une autre approche : non seulement en attaquant la maire, mais surtout en refusant de condamner explicitement les actes en question.


Une condamnation ferme de Jeanne Barseghian
Face aux révélations sur les agissements de membres de l’UNI, Jeanne Barseghian a publié un message sans équivoque sur Facebook :
« Antisémites, racistes, islamophobes, sexistes, homophobes… les pratiques des étudiants de l’UNI à Strasbourg sont ignobles. Elles n’ont leur place ni dans notre ville ni à l’université. »
Par cette déclaration, la maire de Strasbourg a voulu affirmer sa position : ces comportements doivent être dénoncés et combattus avec fermeté.
De nombreuses associations et syndicats étudiants ont appuyé cette prise de position, exigeant des sanctions contre les auteurs de ces actes et appelant l’université à prendre ses responsabilités.

Les réponses de la droite et de l’extrême droite locale
Plutôt que de condamner les faits reprochés aux membres de l’UNI, plusieurs militants de la droite et de l’extrême droite strasbourgeoise ont préféré s’attaquer directement à Jeanne Barseghian, l’accusant de deux poids, deux mesures.
Alexandre Wolff Samaloussi : une attaque contre la maire sans condamnation des actes de l’UNI
L’ancien représentant de l’UNI à Strasbourg, Alexandre Wolff Samaloussi, a ainsi répondu à la maire en dénonçant son absence de réaction face aux violences de l’extrême gauche :
« Il est facile de condamner avec vigueur lorsqu’il s’agit de cibler ses adversaires politiques. Plus difficile, semble-t-il, d’adopter la même fermeté face à des comportements violents lorsqu’ils viennent de ceux qui partagent vos idées. »
Au lieu de s’exprimer sur les actes des membres de l’UNI, il déplace le débat sur les agressions dont il affirme avoir été victime de la part de militants de la Jeune Garde, un mouvement antifasciste. Aucune condamnation des faits reprochés aux étudiants de l’UNI n’est présente dans sa déclaration.

Yazid Knibiehly (Rdj – Les Républicains) : un rejet pur et simple des accusations contre l’UNI
Dans la même veine, Yazid Knibiehly, responsable des Jeunes Républicains, a choisi d’attaquer la maire en mettant en doute l’affaire :
« Mais lorsqu’il s’agit d’images volées, dont l’authenticité n’est même pas prouvée, et alors que l’UNI a porté plainte contre leurs auteurs, vous vous permettez de juger avant même que la justice ne se soit prononcée. »
Ici encore, aucune condamnation des pratiques reprochées aux étudiants de l’UNI. Au contraire, il remet en cause l’authenticité des faits et se focalise uniquement sur l’attitude de Jeanne Barseghian.

Alexandre Zyzeck (Candidat Reconquête) : une menace de poursuites contre la maire
Un autre militant, Alexandre Zyzeck, candidat Reconquête aux législatives, a adopté une position encore plus radicale en menaçant directement Jeanne Barseghian de poursuites judiciaires :
« Expliquez-vous ou attendez-vous à avoir des poursuites, Madame le Maire. »
Il affirme même que les étudiants de l’UNI auraient été agressés par des militants antifascistes armés, sans pour autant apporter d’éléments concrets pour étayer ses accusations.

L’UNI reçoit le soutien de Sarah Knafo
Alors que la controverse enfle, l’UNI a reçu un soutien en la personne de Sarah Knafo, députée européenne et compagne d’Éric Zemmour. Elle s’est rendue à Strasbourg pour apporter son soutien aux étudiants de l’UNI, confortant ainsi leur posture de victimes d’un acharnement politique plutôt que de répondre aux accusations portées contre eux.
Un refus de condamner les faits de l’UNI
Ce qui frappe dans ces réponses, ce n’est pas seulement l’attaque unanime contre Jeanne Barseghian, mais l’absence totale de condamnation des actes reprochés aux membres de l’UNI.
Aucun de ces militants de droite ou d’extrême droite n’a jugé utile de dénoncer les contenus racistes et antisémites du jeu de cartes ou le salut nazi effectué par un étudiant. Au contraire, certains remettent en question l’authenticité des faits ou cherchent à inverser la responsabilité en mettant en avant des violences d’extrême gauche.
Dans un contexte de montée des tensions politiques, cette affaire risque de laisser des traces dans le débat public strasbourgeois.
