Depuis plusieurs semaines, Sophie Dupressoir, élue strasbourgeoise investie dans des projets d’aménagement urbain, fait l’objet d’une campagne de harcèlement et d’intimidation. À l’origine de cette situation tendue : la transformation de trois rues de la Neustadt en « rue école », l’installation d’arceaux à vélo et la végétalisation, des mesures votées par le conseil municipal, y compris avec le soutien d’élus de l’opposition.

Ce projet, visant à offrir un cadre plus sécurisé et agréable aux habitants, notamment aux enfants, a cependant suscité des critiques virulentes d’un collectif local. Ces critiques ont débordé du cadre institutionnel pour atteindre la vie privée de Sophie Dupressoir, allant jusqu’à une manifestation organisée devant son domicile. L’élue a décidé de porter plainte et de dénoncer ces agissements qu’elle qualifie d’inacceptables.

« Si je respecte la libre critique démocratique, les limites doivent être claires. L’atteinte à la vie privée, la dénonciation calomnieuse et le harcèlement sont des délits punis par la loi », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Une plainte pour protéger le débat public

Selon Sophie Dupressoir, les accusations portées à son encontre sont infondées, comme l’a confirmé le déontologue de la Ville de Strasbourg. Cependant, malgré cet avis impartial, la situation ne s’est pas apaisée. « J’ai donc porté plainte pour stopper la violence et retrouver une atmosphère sereine, de discussion et de vivre ensemble », a-t-elle affirmé sur Facebook.

Malgré les pressions, Sophie Dupressoir reste engagée auprès des habitants de son quartier, où elle vit depuis 15 ans. Elle rappelle que le dialogue a toujours été au cœur de son action, avec notamment quatre réunions publiques organisées pour ajuster le projet.

Les réactions de soutien affluent

Face à ces attaques, de nombreuses personnalités locales, collègues élus ou citoyens engagés, ont exprimé leur soutien à Sophie Dupressoir.

Pour Éric Schultz, cette situation est symptomatique d’un débat public dégradé. « Solidaire de Sophie Dupressoir parce que j’ai, comme elle, une autre (et haute) idée de ce que devrait être la politique », a-t-il écrit, dénonçant ceux qui « soufflent sur les braises ».

Lucette Tisserand a également pris position avec fermeté : « Qu’on n’apprécie pas telle politique ou personnalité, soit. Mais aller manifester devant son domicile, je ne le comprends pas et ne l’accepte pas. »

Des méthodes comparées à des dérives inquiétantes

L’élu Abdelkarim Ramdane a, lui aussi, condamné les agissements devant le domicile de sa collègue : « Ces méthodes d’harcèlement ont des conséquences directes sur la vie privée des élus, avec des événements qui peuvent être tragiques. » Une position partagée par Nadia Zourgui, qui alerte sur un climat de violence croissant à l’encontre des élus : « Aujourd’hui, n’importe quel illuminé sait où habite notre collègue Sophie Dupressoir et peut se rendre chez elle pour passer à l’acte ! »

Certains, comme Florian Kobryn, voient dans cet événement un symptôme d’un climat politique tendu à l’échelle nationale : « Voilà où nous mène la pente fasciste dans laquelle le pays s’enfonce sous la coupe du Président de la République, de l’extrême-centre et de l’extrême-droite. »

Une opposition pointée du doigt

L’implication supposée de membres de l’opposition strasbourgeoise dans la manifestation a suscité l’indignation. Philippe Bies, solidaire de Sophie Dupressoir, n’a pas mâché ses mots : « Le fait que le président de cette association soit un “camarade” socialiste fait honte aux valeurs que porte la gauche. »

Benjamin Soulet s’interroge également : « Qu’une manifestation devant le domicile privé d’une élue ne soit pas interdite est déjà incompréhensible, mais que des élu.es d’opposition y participent, je n’ai pas de mots… »

Enfin, Antoine Neumann dénonce une instrumentalisation politique : « À Strasbourg en 2025, vouloir planter deux arbres dans une rue entraîne un harcèlement en bande organisée jusque devant votre domicile avec le soutien actif de l’opposition strasbourgeoise. »

Un appel à la raison

Dans un climat politique tendu, les soutiens à Sophie Dupressoir appellent à un retour au respect des élus et des principes démocratiques. Comme le rappelle Christelle Wieder, « le harcèlement, les intimidations et la calomnie dont elle fait l’objet sont intolérables ».

Pour Sophie Dupressoir, il s’agit avant tout de défendre le vivre ensemble dans une ville qu’elle aime et où elle continue de s’engager pleinement, malgré les obstacles.