Le 23 décembre 2024, François Bayrou, figure historique du centre, a été officiellement nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Ce choix, marqué par une volonté de continuité, a été accompagné de la nomination d’un gouvernement dont la composition a suscité un large éventail de réactions, aussi bien sur la scène nationale qu’à Strasbourg.
Une équipe sous le signe de la continuité
François Bayrou a présenté une équipe gouvernementale qui reprend les grands axes de l’architecture politique établie sous Emmanuel Macron. Parmi les personnalités-clés figurent Élisabeth Borne, nommée ministre d’État en charge de l’Éducation nationale, et Manuel Valls, qui prend en main le ministère des Outre-mer.
Ce dernier choix n’a pas manqué de faire réagir. Sur X , Yazid Knibiehly militant LR a ironisé : « François Hollande va donc censurer Manuel Valls, on vit une époque formidable. »

Le maintien de Bruno Retailleau à l’Intérieur et la nomination de Gérald Darmanin à la Justice illustrent la priorité donnée à la stabilité dans les institutions régaliennes. Cependant, pour une partie de l’opinion publique, ce gouvernement semble manquer de souffle nouveau.
Sur Bluesky, Sandra Regol députée EELV n’a pas caché son mépris : « Tout ça pour ça : Retour vers le Futur du déshonneur… #gouvernementBayrou. » Elle a également évoqué une politique en décalage complet avec les attentes citoyennes : « Pendant ce temps, dans un monde parallèle… #multiverse #gouvernementBayrou. »

Réactions locales : Strasbourg s’interroge
Dans la capitale alsacienne, certaines voix se sont élevées contre ce gouvernement, dénonçant un manque de vision politique. Emmanuel Fernandes, député LFI, a été l’un des plus virulents. Sur X, il a critiqué : « Ce soir, #Macron nous sert un #gouvernementbayrou ‘fourzitou’, composé des restes trouvés au fond du frigo. Des ingrédients périmés depuis un bail… Indigestion garantie ! »

De manière plus générale, Thierry Sother depute PS a exprimé, sur la même plateforme, un sentiment partagé par de nombreux militants locaux : « Un #gouvernementbayrou qui reprend l’architecture globale de tous les gouvernements d’Emmanuel Macron depuis 7 ans. Malgré les scrutins, malgré la censure, on ne cherche pas à résoudre la crise politique… Cette irresponsabilité est afférente. »
Un silence inhabituel
Malgré ces prises de position tranchées, un élément surprenant demeure : le silence de nombreux élus locaux dont les centristes Strasbourgeois. Habituellement prompts à réagir sur les grands débats nationaux, plusieurs figures politiques strasbourgeoises semblent avoir choisi de s’abstenir.
Ce mutisme pourrait être interprété de plusieurs façons : une forme de prudence stratégique face à une situation politique incertaine, ou bien une désillusion croissante vis-à-vis des évolutions politiques nationales. Quoi qu’il en soit, ce silence contraste avec l’effervescence habituelle autour de tels événements.
Vers un scénario incertain pour 2027 ?
Les réactions au niveau national montrent également une inquiétude quant aux répercussions politiques de cette nomination. Alexandre Wolf Samaloussi militant LR a résumé un sentiment partagé sur X : « Avec la nomination du gouvernement, j’ai l’impression que l’on tient le scénario qui mettra J-L Mélenchon et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle en 2027 ! #France #gouvernementbayrou. »
Cette analyse reflète une crainte d’accentuation des divisions politiques, où la continuité prônée par François Bayrou pourrait, paradoxalement, alimenter l’exaspération d’une partie de l’électorat et renforcer les extrêmes.
Un gouvernement sous pression
Avec une Assemblée nationale fragmentée et une opposition renforcée, le gouvernement Bayrou devra rapidement faire ses preuves. La première échéance sera le débat de politique générale prévu le 14 janvier, un rendez-vous crucial pour tenter de rallier une majorité parlementaire.
Pour l’heure, ce gouvernement, bien qu’ambitieux dans sa composition, cristallise de nombreuses critiques et attentes. À Strasbourg comme ailleurs, les premiers pas de l’exécutif seront scrutés avec une attention particulière, dans un climat politique marqué par l’incertitude et la polarisation croissante.
