Le dernier baromètre « Emploi et Logement » 2024, réalisé par Meilleurtaux en collaboration avec Meteojob, place Strasbourg à la 18e position sur 31 villes analysées. Ce classement évalue la capacité des villes françaises à offrir un équilibre attractif entre emploi, salaires, et pouvoir d’achat immobilier. Une position qui reflète les atouts économiques de la capitale alsacienne, mais aussi les défis liés à la hausse des prix de l’immobilier.

Un équilibre emploi-logement en demi-teinte

Strasbourg affiche un taux de 0,75 offre en CDI pour 100 habitants, un chiffre honorable mais qui reste inférieur à des villes comme Mulhouse (1,84) ou Rouen (1,03). Le salaire net médian s’élève à 2 180 €, permettant de financer en moyenne 39 m². Ce pouvoir d’achat immobilier est l’un des points faibles de Strasbourg comparé à des villes voisines comme Metz, où le même salaire permet d’accéder à 52 m².

Cette tension sur le marché immobilier s’explique notamment par l’attractivité de Strasbourg auprès des travailleurs transfrontaliers et des institutions européennes, qui booste la demande pour des logements dans un marché déjà saturé.

Strasbourg face à la concurrence régionale et nationale

La comparaison avec d’autres villes alsaciennes et nationales montre des disparités importantes :

• Mulhouse, en tête du classement, est une référence en termes d’attractivité avec un coût au mètre carré moyen de 1 886 € et un accès à 78 m² pour un salaire médian inférieur à Strasbourg.

• Metz (12e), grâce à une meilleure balance entre prix de l’immobilier et dynamisme de l’emploi, devance Strasbourg.

• Rouen (3e) et Orléans (2e), bien qu’éloignées géographiquement, démontrent qu’une ville moyenne peut rivaliser avec les grandes métropoles grâce à des prix abordables et des salaires compétitifs.

À l’autre bout du classement, des métropoles comme Paris (31e) et Nice (30e) peinent à maintenir leur attractivité en raison de prix immobiliers inaccessibles, malgré des opportunités professionnelles supérieures.

Un cadre de vie toujours attractif

Si le coût du logement freine l’attractivité de Strasbourg, la ville conserve des atouts indéniables :

• Un dynamisme économique grâce à la présence d’institutions européennes, d’un secteur industriel performant (notamment la pharmacie et l’automobile) et des initiatives autour de l’innovation technologique.

• Un cadre de vie européen alliant patrimoine historique, infrastructures modernes et mobilité efficace (1h50 en TGV de Paris).

• Un vivier culturel et étudiant qui attire chaque année de nouveaux habitants.

Cependant, ces atouts ne suffisent plus à compenser une baisse de l’accessibilité au logement. Pour rester compétitive, Strasbourg devra envisager des politiques de logement adaptées à une population active jeune et à des familles en quête d’un meilleur équilibre entre coût et qualité de vie.

Les enseignements du classement Meilleurtaux-Meteojob

Ce classement met en évidence une tendance nationale : les villes moyennes gagnent en attractivité face aux grandes métropoles. Leurs prix immobiliers abordables et leur dynamisme relatif séduisent de plus en plus de Français, encouragés par l’essor du télétravail et une quête de meilleure qualité de vie post-Covid.

En conclusion, Strasbourg, bien qu’en milieu de tableau, reste un acteur clé dans le paysage des villes françaises grâce à son rôle économique et culturel. Toutefois, pour continuer à attirer de nouveaux arrivants et conserver ses habitants, un effort sera nécessaire pour rendre le logement plus accessible et accompagner le développement du marché de l’emploi.