L’Union européenne, avec un soutien actif de la Fusion Industry Association (FIA), a récemment organisé une rencontre stratégique à Strasbourg pour discuter de l’intégration de la fusion nucléaire dans ses politiques énergétiques. Cet événement, intitulé « The EU Blueprint for Fusion Energy », a rassemblé des experts et décideurs de l’UE, du Royaume-Uni et des États-Unis, avec pour objectif de poser les bases d’une coopération public-privé efficace.
Pourquoi investir dans la fusion nucléaire ?
La fusion nucléaire, souvent qualifiée de « Saint Graal énergétique », diffère fondamentalement de la fission utilisée dans les réacteurs actuels. Cette technologie promet :
- Une énergie propre et inépuisable : elle utilise de l’hydrogène, une ressource abondante.
- Un impact environnemental réduit : pas de déchets radioactifs à long terme.
- Un modèle énergétique baseload : capable de fournir une électricité continue et stable, essentielle pour remplacer les énergies fossiles.
Dans un contexte de crise énergétique et de lutte contre le changement climatique, la fusion est au cœur des stratégies de décarbonation de l’Europe.

Les priorités fixées par l’Europe
Lors de cette rencontre, plusieurs axes ont été identifiés pour accélérer le développement de la fusion :
- 1. Créer un cadre réglementaire clair : essentiel pour attirer les investisseurs et standardiser les pratiques.
- 2. Multiplier les partenariats public-privé : un rapport de la FIA souligne que seule une collaboration rapprochée entre gouvernements et industries pourra garantir une commercialisation rapide de cette technologie.
- 3. Investir massivement dans la R&D : des financements à long terme sont nécessaires pour passer des prototypes aux réacteurs commerciaux.
- 4. Former une main-d’œuvre spécialisée : la fusion nécessite des experts dans des domaines pointus tels que la physique des plasmas et l’ingénierie des matériaux.

Strasbourg, un acteur clé
En tant que siège du Parlement européen, Strasbourg joue un rôle central dans la définition des politiques énergétiques européennes. L’événement a souligné l’importance des institutions locales dans la mobilisation des ressources et des talents pour concrétiser cette ambition. Par ailleurs, avec des infrastructures de recherche comme l’Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg (IPCMS), la région dispose des compétences nécessaires pour contribuer activement à cette révolution énergétique.
Fusion et Net Zero Industry Act
Lors des discussions, l’adoption par le Parlement européen du Net Zero Industry Act a été mise en avant. Ce texte inclut désormais les technologies de fusion parmi les priorités pour atteindre les objectifs climatiques d’ici 2050. L’UE vise à produire localement 40 % des technologies net-zéro d’ici 2030, tout en capturant 25 % de la valeur du marché mondial.
Pour plus d’informations sur les actions de la FIA et les avancées dans le domaine de la fusion, rendez-vous sur le site officiel
