Un profil marqué par la marginalité

Né en 1984 à Épinal, l’accusé, un homme sans domicile fixe, fait face à de lourdes accusations : violence avec arme, outrage envers une agente de la SNCF et non-respect de son obligation de déclaration annuelle dans le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS). Divorcé depuis 2019, il survit grâce à une allocation adulte handicapé de 750 euros par mois, tout en luttant contre la dépression et une dépendance à l’alcool. Suivi par l’association ALT, il avait travaillé pour Emmaüs de 2020 à 2023. Son casier judiciaire est lourd, comportant 22 mentions pour des faits de violence, menaces et exhibitionnisme.

Les faits : une soirée qui dérape

Le 30 novembre 2024, près de la gare de Strasbourg, l’accusé aurait attaqué un employé de Burger King en lui assénant un coup de bouteille au visage. La victime, retrouvée en sang par les forces de l’ordre, a raconté une altercation survenue après plusieurs plaintes de clients concernant le comportement agressif de l’accusé.

Avant cela, l’homme avait tenté d’entamer une conversation avec une employée de la gare en pause, laquelle avait changé de place pour éviter l’échange. Il l’a alors insultée de « grosse, pute, moche« .

Selon les témoignages, l’accusé serait revenu au restaurant après un premier départ sans heurts. C’est lors de cette seconde entrée qu’il aurait dégénéré, menaçant la victime avant de le frapper avec une bouteille de vin sur le visage. « Des professionnels de taxi ont tout vu, ils ont même entendu ses propos racistes, » a affirmé l’employé blessé.

Un accusé en difficulté mais défensif

À la barre, l’accusé a affirmé ne pas se souvenir des événements en détail : « J’ai pris trois coups de poing, puis j’ai mis un coup de bouteille. » Il a aussi justifié ses actions par une logique de représailles : « Ça m’arrive d’être méchant, quand on est méchant avec moi. »

L’avocat de la défense a plaidé en faveur de son client, soulignant qu’il avait été « passé à tabac » et que sa situation de sans-abri compliquait le respect de son obligation de déclaration au FIJAIS : « Comment déclarer une adresse quand on vit dans la rue ? »

Un verdict ferme

Le tribunal a relaxé l’accusé pour le port d’arme mais l’a reconnu coupable des violences et outrages. Il a été condamné à six mois d’emprisonnement, avec maintien en détention, ainsi qu’à une interdiction de fréquenter le Burger King de la gare de Strasbourg pendant deux ans et de porter une arme.