Le paludisme, souvent associé à l’Afrique subsaharienne, prend une nouvelle dimension grâce aux travaux de Didier Ménard, chercheur et professeur à l’Université de Strasbourg. Ses études, menées sur Plasmodium vivax, révèlent que ce parasite peut infecter des patients Duffy-négatifs – une population auparavant jugée résistante. Cette découverte révolutionnaire, basée sur des recherches à Madagascar, met en lumière une capacité insoupçonnée du parasite à se développer dans des zones comme la moelle osseuse, échappant ainsi aux diagnostics classiques.
Une carrière internationale au service de la science
Diplômé en pharmacie de l’Université René Descartes en 1997, Didier Ménard s’est formé dans les laboratoires de l’Institut Pasteur à travers le monde : Nouvelle-Calédonie, République centrafricaine, Madagascar, et Cambodge. En 2017, il rejoint Paris pour diriger le Groupe génétique et résistance du paludisme, tout en enseignant à Strasbourg. Fort d’un doctorat de l’Université Pierre et Marie Curie, il est aujourd’hui un acteur incontournable de la recherche contre cette maladie.

Une reconnaissance mondiale
Les travaux de Didier Ménard lui valent des distinctions prestigieuses, dont la médaille Joseph Augustin LePrince décernée par l’American Society of Tropical Medicine and Hygiene (ASTMH). Ce prix récompense ses avancées dans la compréhension des mécanismes d’infection et de résistance du paludisme. L’ASTMH souligne notamment son rôle pionnier dans l’étude des infections silencieuses en Afrique.

Un défi pour la santé publique mondiale
En révélant que P. vivax peut se développer dans la moelle osseuse et la rate, même chez des hôtes Duffy-négatifs, Ménard ouvre de nouvelles pistes de recherche. Ces infections, invisibles aux tests diagnostiques traditionnels, pourraient concerner un grand nombre de patients en Afrique subsaharienne. Ces travaux questionnent aussi les stratégies actuelles de lutte contre le paludisme, invitant à développer des outils plus performants pour détecter ces infections cachées.

Un chercheur engagé
Membre actif de comités techniques de l’OMS et de multiples collaborations internationales, Didier Ménard consacre sa carrière à une mission : éradiquer le paludisme. Soutenu par des institutions prestigieuses telles que l’OMS, le NIH et l’USAID, il poursuit ses recherches pour repousser les limites du savoir.
Pour en savoir plus sur la médaille Joseph Augustin LePrince et ses lauréats, rendez-vous sur le site de l’ASTMH : Joseph Augustin LePrince Medal.
