Un projet pour héberger les familles à la rue
La Ville de Strasbourg poursuit son engagement en faveur des plus démunis avec un projet d’installation de tiny houses, des petites habitations écologiques et mobiles, pour héberger temporairement des familles sans abri, dont des enfants scolarisés. Ce dispositif s’inscrit dans la politique d’habitat intercalaire de la Ville, qui vise à utiliser des terrains vacants pour des projets sociaux. Ces tiny houses seront d’abord implantées sur le terrain de la Carpe Haute, dans le quartier de la Robertsau, jusqu’en 2026. Financé en partie par un mécénat de 70 000 € du groupe KS, ce projet a pour objectif d’offrir une solution d’hébergement digne, accompagnée d’un suivi social assuré par une association spécialisée. En complément, la Ville investit ses propres fonds pour atteindre un coût global estimé à 480 000 € TTC, permettant de déployer cinq à sept tiny houses. Ce projet répond à l’urgence d’héberger les familles sans domicile dans des conditions décentes, tout en apportant des réponses aux besoins immédiats des enfants, notamment en matière de scolarisation et d’accès à la cantine.
Des critiques sur l’emplacement choisi
Le débat, inscrit au point 10 de l’ordre du jour, a rapidement suscité des tensions au sein de l’hémicycle. Jean-Philippe Vetter ( Union de la droite et du centre ) a vivement critiqué la démarche :
« Ce que vous souhaitez avec cette délibération, c’est planter un étendard dans le quartier de la Robertsau, dans un secteur résidentiel, pour vous permettre potentiellement d’avoir un beau papier dans L’Humanité, Libé et faire de la communication. » Ses propos reflètent l’inquiétude de certains élus quant à l’emplacement choisi pour ces tiny houses.

Accusations et rappels à l’ordre moral
Pierre Jakubowicz ( Centristes & Progressistes ), visiblement indigné, a ajouté en pointant une condamnation passée de la majorité par le tribunal administratif pour atteinte à la dignité humaine :
« Dans cette salle, il y a un côté de cet hémicycle qui a été condamné par le tribunal administratif… Ceux qui ont été condamnés pour atteinte grave à la dignité humaine, c’est vous ! » Cette charge lourde a exacerbé les tensions dans la salle.

L’impact social en question
Syamak Agha Babaei ( Strasbourg écologiste et citoyenne ), 1er adjoint à la mairie de Strasbourg, a quant à lui défendu le projet en insistant sur son impact social :
« Que de jeux de dupes, dites-le jusqu’au bout. Vous l’avez dit pour La Montagne Verte, dites-le pour la Robertsau, assumez le fait d’être contre… Si je devais garder une fierté en politique, ce serait de dire qu’il y a 500 personnes qui dorment à l’abri grâce à notre action collective. »

Des garanties sur les conditions de vie
Suzanne Brolly( Strasbourg écologiste et citoyenne ), en charge du projet, a précisé certains aspects techniques de l’installation :
« Il y aura bien de l’électricité. Ça ne sera pas raccordé immédiatement à l’eau, mais des sanitaires seront mis à disposition des familles. »

Un débat qui reflète les clivages sur la gestion de l’urgence sociale
Le projet, bien que porteur d’une initiative sociale forte, a divisé l’assemblée. La majorité a défendu un engagement en faveur des plus démunis, tandis que l’opposition a mis en cause la transparence et les objectifs sous-jacents. Au terme d’un débat animé, le point a été voté avec 47 voix pour, 4 contre et 8 abstentions, confirmant l’engagement de la Ville à poursuivre cette solution d’hébergement temporaire pour les familles en difficulté.
