Strasbourg, le 27 août 2024 – Qui ne connaît pas la voix grave et les analyses de Pierre Ménès ? Figure incontournable du journalisme sportif français, il a marqué de son empreinte le paysage médiatique pendant de nombreuses années. Mais au-delà de son rôle d’expert, Pierre Ménès nourrit un attachement tout particulier pour un club en particulier : le Racing Club de Strasbourg. Lors d’une interview exclusive, il nous a confié les raisons de ce lien si spécial.

Un lien forgé par des moments inoubliables

Pierre Ménès raconte d’abord les souvenirs qui l’unissent au club alsacien. Ancien journaliste sportif pour L’Équipe durant près de 35 ans, il a couvert de nombreux moments marquants du Racing Club de Strasbourg. « J’ai eu la chance d’assister à plusieurs montées en Ligue 2, notamment celle de 1992 face à Rennes, un match gagné 4-1, qui s’est terminé pour moi dans la piscine après avoir été poussé par le président ! », se remémore-t-il avec un sourire.

L’attachement de Pierre Ménès à Strasbourg remonte également à ses débuts professionnels, lorsqu’il fut invité par Marc Keller, alors joueur au FC Mulhouse en 1989, à passer la nuit chez lui. « Depuis, le lien ne s’est jamais rompu », confie-t-il.

© Pierre Menes

Strasbourg, une ville de cœur

Aujourd’hui résidant à La Baule, Pierre Ménès avoue nourrir un profond attachement à Strasbourg. « C’est l’une des rares villes de province où je pourrais me voir vivre. J’ai de nombreux amis là-bas, j’adore l’ambiance alsacienne et la gastronomie est un régal », partage-t-il avec enthousiasme.

Concernant son retour à Strasbourg, il espère que ce sera « au plus vite ». « Je dois venir en novembre pour assister à la remise de la Légion d’honneur à Marc Keller, mais je ne me suis jamais vraiment détaché du Racing », explique-t-il. « En Bretagne, dès que le Racing Club de Strasbourg se déplace, je fais tout pour être présent. »

Des souvenirs marquants à la Meinau

Lorsqu’on lui demande quel joueur l’a le plus marqué, Pierre Ménès ne tarde pas à répondre : « Aleksandr Mostovoi, le Tsar. Un génie du football, mais un personnage complexe. » Il n’oublie pas non plus Gilbert Gress, qu’il considère comme une figure importante de son parcours. « Il m’a beaucoup appris. J’ai eu la chance de suivre un stage de préparation en Allemagne avec l’équipe, et ces moments chaleureux ne s’oublient pas », se souvient-il.

Des relations contrastées avec les supporters

Pierre Ménès admet que ses relations avec les supporters du RCSA ne sont pas toujours simples. « Sur X (ex-Twitter), c’est un déversoir de haine, et je reconnais ne pas être tendre avec les UB90 (Ultras Boys 90) », confie-t-il. Pourtant, il garde un souvenir ému de l’accueil qui lui a été réservé à la Meinau après son opération de greffe. « C’est un moment que je n’oublierai jamais », dit-il, touché. « Nous pouvons avoir des désaccords, mais au fond, cela me fait de la peine car j’ai été acclamé deux fois à la Meinau. »

© Pierre Menes

La vente du club : un choix salutaire

Pierre Ménès défend fermement la vente du Racing par Marc Keller au consortium américain BlueCo. « Le désastre du football français aujourd’hui, ce sont les droits TV. Beaucoup de clubs professionnels sont en danger de mort », explique-t-il. « Si Marc Keller n’avait pas vendu le club, Strasbourg serait dans la même situation. Au contraire, le Racing bénéficie aujourd’hui d’un recrutement de qualité et d’investissements dans le stade de la Meinau. Les supporters devraient en être fiers. »

Un optimisme mesuré pour la saison à venir

Concernant la saison en cours, Pierre Ménès affiche un optimisme mesuré : « Le recrutement a été excellent, mais je pronostique une 8e place. Atteindre l’Europe sera difficile face à des clubs comme Monaco, Lille, Marseille et le PSG. »

© Pierre Menes

Des projets et des envies pour l’avenir

Aujourd’hui, Pierre Ménès continue de partager sa passion pour le football via sa chaîne YouTube. « Je suis à La Baule, j’ai la plage à proximité, je ne demande pas grand-chose de plus », dit-il en riant. « Mais j’ai hâte de revoir le Racing en Bretagne. » Malgré la distance, il avoue que Strasbourg lui manque toujours un peu.

(Cet article est basé sur une interview exclusive réalisée avec Pierre Ménès. Les propos retranscrits sont issus de cet entretien.)